Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
Une source au ministère des Affaires étrangères aurait confirmé la présence de la Russie à une table ronde, Europe, Etats Unis, Russie et Ukraine. Toutefois, il n' y a pas de communiqué officiel. Le chef de la diplomatie russe devrait donc se retrouver pour la première fois face à son homologue ukrainien, Andreï Deshchitsa.
Les deux hommes se sont déjà parlé au téléphone notamment lundi dernier. Et puis les ponts n'ont jamais été complètement rompus entre Moscou et Kiev ; il y a toujours eu des contacts au niveau des ambassadeurs, ou des chargés de mission. D'ailleurs Sergueï Lavrov s’est par ailleurs bien gardé de se prononcer sur les appels à l’indépendance venus de Donetsk : « Il n’est pas très judicieux d’employer le subjonctif, surtout en politique étrangère et surtout en temps de crise ! », a-t-il déclaré.
Qui pour représenter l'Ukraine ?
Sergueï Lavrov a précisé hier mardi que Poutine avait autorisé les discussions au niveau ministériel avec le gouvernement intérimaire ukrainien, même si Moscou met toujours en doute sa légitimité. Mais il n'a pas d'autre interlocuteur.
Le ministère ukrainien des Affaires étrangères est prêt pour un dialogue international, mais demande à la Russie de cesser toute ingérence dans ses affaires et de favoriser une désescalade de la crise. Kiev estime également que les négociations sur l'Ukraine doivent être menées par les seuls représentants officiels de l'Etat. Or pour cette réunion quadripartite, Moscou veut également la présence de représentants des régions de l'Est et du sud de l'Ukraine ce dont les autorités de Kiev ne veulent pas entendre parler.
De plus, Moscou ne veut pas qu'elle se tienne avant le 15 avril date à laquelle le gouvernement ukrainien doit présenter son projet de réforme constitutionnel. Car pour Moscou, il ne doit y avoir qu'un seul sujet à l'ordre du jour: la federalisation et la neutralité de l'Ukraine.