Ce sont des membres du groupe d’autodéfense local, ces unités nées au coeur de la contestation anti-Ianoukovitch, qui ont fait la macabre découverte. Le corps de Vassili Serguïenko avait été enterré dans une fosse, creusée dans un bois, dans le centre du pays à quelque 120 km au sud-est de Kiev. La tombe avait été recouverte de terre et de déchets.
Selon le parti nationaliste Svoboda, Vassili Serguïenko était menotté et avait un sac plastique sur la tête. Son corps porte des traces de tortures : crâne enfoncé, multiples coups de couteau dans le cœur, les reins, le cou. L’homme avait été enlevé devant chez lui vendredi soir par trois inconnus qui l'avaient fait monter de force dans une voiture.
Vassili Serguïenko était un militant actif de Svoboda, aujourd’hui membre de la coalition au pouvoir. Il a notamment participé aux manifestations pro-européennes à Kiev durant ces derniers mois.
Mais selon le parti nationaliste, ce meurtre pourrait être lié au travail d’investigation mené par Vassili Serguïenko. Le journaliste avait dénoncé les côtés obscurs des affaires d’un oligarque local, par ailleurs député et qui était jusque récemment membre du parti des régions de Victor Ianoukovitch.
L’homme d’affaires en question, Guennadi Bobov, s’est déjà adressé aux organes judiciaires pour leur demander de mener une enquête impartiale sur ce meurtre, dans lequel il voit des motifs politiques.