Ukraine: confusion autour de la mort d’un leader d’extrême droite

L'une des figures de l'extrême droite ukrainienne, Oleksander Muzichko, membre du mouvement Praviy Sektor qui a contribué à la chute du président Viktor Ianoukovitch, a été tué par la police dans la nuit du 24 au 25 mars, dans l’ouest de l’Ukraine. Il était recherché pour une attaque contre un procureur. Officiellement, il a été abattu au cours d’un échange de tirs par des membres des forces spéciales alors qu'il tentait de leur échapper.

Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Murielle Pomponne

Les circonstances de la mort de cet activiste ne sont pas claires. Un député affirme sur les réseaux sociaux qu’il a été exécuté. En fin de soirée, un officiel a déclaré qu’il avait été tué avec sa propre arme. Pour ses sympathisants en tout cas, c’est un héros qui a été tué.

« La mort de Muzichko, c'est la perte d'un patriote, explique un sympathisant. Il n'a pas rendu son arme, mais ça ne veut pas dire que c'est un bandit ! Vous voyez ce qui se passe : la Russie se rapproche de jour en jour. Qui va nous protéger si il n'y a pas des gars comme Muzichko ? »

Popularité

D’après Pravy Sektor, six autres responsables régionaux, accusés de détenir des armes, ont été arrêtés. Le ministère de l’Intérieur a mis en garde les groupes armés : la période accordée pour rendre les armes est achevée. Toute détention d’arme sera désormais considérée comme illégale. Le ministre a notamment cité Pravy Sector, qui s’est récemment transformé en parti politique et qui connaît une certaine audience au sein de la population.

« Ils sont pour la justice, pour l'Ukraine, explique une habitante de Kiev. Il faut leur donner la possibilité d'agir, il faut qu'ils aient une place au pouvoir. D'après ce qu'on a vu sur les barricades, ils sont courageux, audacieux. On peut dire qu'ils s'opposent au pouvoir actuel. On n'a pas fait la révolution pour les politiciens qu'on voit actuellement au pouvoir. Ce sont les mêmes que lors de la Révolution orange. Et ils ont raté la révolution en 2004 et ils sont en train de rater cette nouvelle révolution ! »

Dmytro Yarosh, le chef de Pravy Sektor a dénoncé « une pression contre-révolutionnaire sur le Maïdan et des opérations préparées par les services spéciaux russes ».

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