Avec notre envoyé spécial à La Haye, Achim Lippold
Punir un peu la Russie et rassurer beaucoup l’Ukraine, voilà en résumé le message que l’Union européenne et les Etats-Unis ont envoyé au cours de ce sommet. Les intenses discussions en coulisses et une rencontre surprise entre les ministres des Affaires étrangères russe et ukrainien n’ont pas permis d’apaiser les tensions entre Moscou et les capitales occidentales.
Lors d’une conférence de presse en clôture du sommet, le président Barack Obama a une nouvelle fois condamné le rattachement de la Crimée à la Russie. Cette annexion, a-t-il dit, ne peut pas être tenue pour acquise parce que la communauté internationale ne la reconnaît pas.
Selon le chef de la Maison Blanche, de nouvelles sanctions - cette fois économique et non ciblées sur des individus - sont en préparation. Barack Obama a reconnu que leur application aurait un coût pour les entreprises occidentales. Mais il s’agirait de défendre des valeurs qui ont fait, entre autres, la réussite de l’Union européenne, a affirmé le président américain. Une remarque qui n’est pas anodine à la veille de sa visite à Bruxelles, siège de la plupart des institutions européennes.
« La Russie ne fait pas preuve de force, mais de faiblesse »
Barack Obama a également déclaré lors de la conférence de presse que le comportement de la Russie à l’égard de ses voisins constitue un signe de faiblesse plutôt que de force : « La Russie est une puissance régionale qui menace quelques-uns de ses voisins immédiats. Elle ne fait pas preuve de force, mais de faiblesse. Depuis des décennies, depuis la fin de l’Union soviétique, la Russie a une influence considérable sur l’Ukraine. Nous avons nous aussi une certaine influence sur nos voisins mais nous ne les envahissons pas avec l’objectif d'avoir une influence plus grande encore. »
« Le comportement de la Russie constitue un problème, a ajouté Barack Obama.Mais ce n’est pas la menace la plus importante qui pèse sur les Etats-Unis. Je m’inquiète plus pour notre sécurité en pensant qu’une bombe atomique pourrait exploser à Manhattan. Et c’est d’ailleurs une des raisons pour laquelle les Etats-Unis sont à l'avant-garde d’un mouvement international qui a contribué à réduire cette menace nucléaire d’une manière constante. »
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