Avec notre envoyé spéciale à La Haye, Achim Lippold
Les dirigeants des sept pays les plus industrialisés - États-Unis, Canada, Royaume-Uni France, Allemagne, Italie et Japon- se réunissent ce lundi 24 mars au soir à la résidence du Premier ministre néerlandais Mark Rutte pour accorder leurs violons et parler d'une seule voix dans crise ukrainienne.
Cette rencontre sera aussi l'occasion de clarifier si oui ou non le G8 qui inclut les pays du G7 et la Russie, continue à exister. D’après des diplomates occidentaux, la réunion pourrait entériner l'éviction de la Russie du club des pays les plus riches de la planète.
Poursuite des efforts diplomatiques
Cela dit, en coulisses, les Européens et Américains vont poursuivre leurs efforts diplomatiques à l'égard de la Russie : le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, devrait rencontrer à La Haye son homologue russe Sergueï Lavrov qui participe au sommet sur la sécurité nucléaire.
Selon la Maison Blanche, les États-Unis et la Russie ont travaillé « efficacement ensemble » pour préparer cette réunion sur la sécurité nucléaire. Il faut dire que sur ce sujet, les deux pays partagent le même intérêt : sécuriser les matériaux nucléaires et éviter qu'ils tombent entre les mains des groupes terroristes.
La ville de La Haye telle une forteresse
Il est extrêmement difficile de circuler à La Haye. Des policiers patrouillent partout dans la ville. Les contrôles sont renforcés à l’aéroport et dans les gares. Les autorités néerlandaises ont mobilisé au total environ 20 000 policiers, gendarmes et soldats.
Des systèmes anti-aériens sont déployés le long de la côte. Plusieurs avions et des hélicoptères de combats se tiennent prêts à décoller en cas de besoin. Le centre-ville de La Haye est en partie fermé à la circulation, au grand dam des habitants. « Je trouve que l'on en fait à peu trop autour de ce sommet », a ainsi pesté un chauffeur de taxi.
Obama veut mobiliser le monde contre la Russie
Barack Obama veut mobiliser le monde contre la Russie, nous dit notre correspondante permanente à Washington, Anne-Marie Capomaccio, c’est ainsi que de nombreux observateurs analysent la tournée européenne du président des Etats-Unis. Les contacts ont été fréquents avec les alliés européens, mais ce sera leur première rencontre depuis le début de la crise ukrainienne et depuis l’annonce de sanctions à l’encontre de Moscou.
La tension n’a fait que croître après l’annexion de la Crimée et même si l’option militaire n’est pas sur la table, les alliés de Kiev sont inquiets. Par ailleurs, les mesures économiques contre la Russie ne seront pas sans conséquences, cette question sera discutée lors du G7.
Rendez-vous bilatéraux
Le sommet sur le nucléaire permet également des rendez-vous bilatéraux avec les chefs d’Etat et de gouvernements asiatiques. Barack Obama va rencontrer le président chinois, précieux allié sur l’Ukraine et une réunion à trois avec les dirigeants sud-coréen et japonais est également à l’agenda.
Le président des Etats-Unis, avant de se rendre en Arabie Saoudite, a enfin prévu un tête-à-tête avec le cheikh Ben Zayed des Emirat Arabes Unis. Un programme extrêmement dense pour cet entretien : la guerre en Syrie et l’influence russe, l’impasse dans le processus de paix au Proche-Orient et les avancées dans la négociation avec l’Iran.