Ukraine: la lutte contre la corruption, l'autre priorité du pays

Les Vingt-Huit sanctionnent la Russie et soutiennent ouvertement les nouvelles autorités ukrainiennes désormais liées par un accord d’association, mais le pays doit changer. L’Ukraine est l’un des pays les plus corrompus du continent, et les autorités ont donc fait un geste avec l’arrestation du patron de Naftogaz, un groupe d’hydrocarbures. Un fidèle de l’ancien régime.

Avec notre envoyé spécial à Kiev, Daniel Vallot

Evguen Bakouline est accusé d’avoir détourné des sommes colossales : plusieurs milliards de dollars alors qu’il se trouvait à la tête de Naftogaz. Cette arrestation, au-delà de l’ampleur des sommes en jeu, est évidemment un signal envoyé par les nouvelles autorités qui ont fait de la lutte contre la corruption, leur grande priorité. D’autres personnalités haut placées de l’ancien pouvoir sont d’ailleurs également dans le collimateur.

 Cette arrestation est très importante parce que la société Naftogaz est notamment chargée des achats de gaz auprès de la Russie. Or le gouvernement ukrainien sait bien que le prix du gaz va monter en flèche dans les prochains mois en raison de la crise traversée avec Moscou et il a donc besoin de s’assurer du contrôle de cette entreprise dont l’activité a des répercussions cruciales au quotidien pour la population ukrainienne.

Des conséquences au quotidien

La population de la capitale essaye de ne pas céder à la panique, mais il y a tout de même une inquiétude et déjà des conséquences dans la vie quotidienne. Le premier impact, ce sont les prix qui commencent à s’envoler, notamment pour tous les produits d’importation, la hryvnia ukrainienne étant en train de s’effondrer sur les marchés de change internationaux. Deuxième difficulté, les retards de paiement dans les salaires et dans certaines entreprises.

Malgré cette inquiétude, il y a tout de même de l’espoir de voir l’Ukraine parvenir à redresser la situation sur le plan économique, un espoir mêlé de fierté patriotique. La plupart des habitants de Kiev rencontrés se projettent d’ailleurs sur la présidentielle du mois de mai 2014 en espérant qu’un pouvoir légitimé par les urnes aura à la fois les compétences et la solidité pour mener les réformes nécessaires sur le front économique.

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