L’OSCE envoie une mission d’observateurs en Ukraine

L'Organisation pour la coopération et la sécurité en Europe a trouvé un accord vendredi 21 mars. Après des semaines de négociations, la Russie a fini par en accepter le principe. Dès samedi 22 mars, une centaine d’observateurs pourrait donc arriver en Ukraine. Problème : la Crimée ne fait pas partie des régions concernées par l’ordre de mission. Russes et Américains ont déjà une interprétation très différente des termes de cet accord.

Avec notre correspondant à Vienne, Nathanaël Vittrant

Sur le papier, cela ressemble à une victoire de la communauté internationale. L’OSCE fonctionne par consensus et se trouvait donc pieds et mains liés par le refus des Russes d’envoyer le moindre observateur en Ukraine.

Le Suisse Tim Guldimann qui présidait la réunion se réjouit d’une décision qui devrait permettre de désamorcer la situation dans le pays. « Cette mission fait le meilleur usage des outils de l’OSCE : impartialité, établissement objectif des faits avec une attention toute particulière portée au respect des droits de l’hommes et aux droits des minorités. »

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Une mission de 6 mois

 Pour commencer, 100 observateurs seront envoyés, un nombre qui pourra monter jusqu’à 500. Neuf régions sont concernées, à l’est, au sud et à l’ouest du pays. Mais la Crimée n’est pas citée.

Pour l’ambassadeur américain, il est clair qu’elle est pourtant concernée.  « La décision dit clairement que la mission est envoyée en Urkaine, qu’elle doit avoir accès à toute l’Ukraine. La Crimée est en Ukraine et les observateurs doivent donc avoir accès à la Crimée et c’est la responsabilité de tous les Etats participants de s’en assurer. »

Une lecture que l’ambassadeur russe ne partage clairement pas. « C’est le point de vue personnel de l’ambassadeur américain. Le mandat de la mission est parfaitement clair. Il énumère 10 villes sur le territoire ukrainien. La Crimée fait partie de la Fédération russe et ils n’ont donc pas de mandat pour y intervenir. »

Il y aura donc bien une mission d’observation en Ukraine. Mais la bataille diplomatique, pour déterminer son champ d’action ne fait, elle, que commencer.

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Les Etats-Unis et l'Union européenne ont élargi la liste des personnalités russes sanctionnées

Elles sont pointées du doigt pour leur action dans le rattachement de la Crimée à la Russie. Des banques russes sont également dans le collimateur des Américains.

Les Etats-Unis ont décidé le gel des avoirs de 20 personnalités russes de plus, proches du président Vladimir poutine, portant ce nombre à 31 personnes. L'Union européenne a arrêté une liste de 33 russes et ukrainiens pro-russes, dont le vice-premier ministre, et les présidents des deux chambres du Parlement russe.

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Alors que l'Union européenne a demandé à la Commission européenne de préparer d'éventuelles sanctions économiques et commerciales contre la Russie si la crise devait s'aggraver, les Etats-Unis ont d'ores et déjà pris pour cibles plusieurs banques russes qui ne pourront plus effectuer d'opérations en dollars.

En première ligne, la banque Rossia qui n'est que le 15ème établissement bancaire de Russie mais qui compte de nombreux clients particuliers et entreprises appartenant au secteur de l'énergie. Et notamment des sociétés dépendant du géant énergétique russe Gazprom.

Du coup, les deux sociétés américaines de cartes bancaires visa et MasterCard n'assurent plus les services de paiement aux clients de ces banques qui ne peuvent donc plus faire d'achat ni retirer d'argent aux distributeurs.

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