Le drapeau russe a remplacé l’Ukrainien dimanche après-midi sur le bâtiment de 10 étages de l'administration provinciale à Donetsk, ville d'un million d'habitants.
C'est après une manifestation qui n’avait réuni que quelque 2 000 personnes sur une place de Donetsk, que plusieurs dizaines de jeunes gens, en tenue de sport, portant pour certains des masques ou des cagoules, ont forcé les cordons policiers, réussi à casser la porte d’entrée, pour pénétrer à l’intérieur du bâtiment de l’administration provinciale.
Les forces de l’ordre n’ont pas opposé de vive résistance. Les cordons de policiers casqués, derrière leurs boucliers, encadrent l’entrée du bâtiment, où les manifestants peuvent circuler librement. A l'extérieur, sur l'esplanade, les haut-parleurs diffusent de la musique patriotique. Des femmes âgées se sont assises sur des chaises juste devant les cordons de policiers.
C’est la troisième fois que le siège de l’administration régionale est pris d’assaut depuis le début des manifestations pro-russes à Donestk, mais cette fois les militants séparatistes semblent bien déterminés à rester là.
Les manifestants disent vouloir mettre en place un conseil de coordination composé de représentants des diverses villes de la région, qui votera en faveur de la tenue d’un référendum. Ils ont lancé un ultimatum précise notre envoyé spécial à Kharkiv, Sébastien Gobert : s'ils n'obtiennent pas satisfaction avant lundi midi, ils formeront leur propre gouvernement alternatif.
A Lougansk, dans l'extrême-est du pays, c'est le bâtiment des services secrets qui est tombé. On redoute aussi des attaques contre des bases militaires ou des aéroports.
Le Premier ministre Arseniy Iatseniouk semble prendre l'affaire très au sérieux. Il devrait se rendre dans la région pour organiser une réponse contre les séparatistes. Une manière de reconnaître que Kiev n'avait pas fait suffisamment jusqu'ici, et qu'elle pourrait être en passe de perdre la main.
Nous devons nous adresser à notre mère Russie : aide-nous ! », a lancé un homme devant les journalistes dans le hall du bâtiment, avant d'expliquer que la région de Donetsk était une région russe, qui devait obtenir à tout prix obtenir son autonomie.
A Lougansk, autre grande ville de l'est de l'Ukraine, les manifestants s'en sont pris dimanche au bâtiment des services de sécurité ukrainiens (SBU), également à l'issue d'une manifestation pro-russe.
Dimanche soir, des manifestants se sont emparés des locaux de l'administration provinciale à Kharkiv, grande ville de l'est de l'Ukraine avec 1,4 million d'habitants.