Le président chinois Xi Jinping est arrivé en Europe pour une visite officielle de onze jours. Après les Pays-Bas, où il a atterri hier samedi, il se rendra ensuite en France, en Allemagne et en Belgique. Après une année 2013 truffée de contentieux commerciaux, la visite du nouveau chef d’Etat chinois doit, selon Pékin, ouvrir un nouveau chapitre dans les relations entre l’Union européenne et la Chine.
« Nous sommes deux forces importantes, deux civilisations importantes et deux marchés importants, et notre coopération devrait s’étendre à tous les domaines et être constructive, estime le ministre des Affaires étrangères Wang Yi. L’Europe est un partenaire stratégique qui a un grand potentiel. La visite du président Xi Jinping permettra aux deux côtés d’approfondir les relations stratégiques, surtout dans les domaines tels que l’innovation, l’économie l’énergie, l’environnement, l’urbanisation et les échanges culturels. On souhaite aussi que les négociations sur les investissements puissent avancer [et] améliorer nos échanges sur les grands dossiers internationaux. La coopération entre la Chine et l’Europe rendra le monde plus sûr, plus équilibré et donc meilleur. »
Jouer sur les divisions
Pour Jean Philippe Béjat, chercheur au Centre d’études français sur la Chine contemporaine, la visite du numéro un chinois a surtout pour but de faire en sorte que l’Europe deviennent elle-aussi un contrepoids face à l’hyper-puissance américaine.
« Il faut mieux être trois que deux, précise-t-il au micro de RFI. Et d’autant plus lorsque le troisième est en fait relativement faible parce que victime de ses divisions. Pour les Chinois, il est très important d’utiliser les rivalités entre les pays, l’Europe contre les Etats-Unis mais évidemment à l’intérieur de l’Europe, la rivalité entre la Grande-Bretagne, l’Allemagne et la France. » Et cela fin d’obtenir « les meilleures positions pour se procurer les produits dont ils ont besoin, pour obtenir l’alignement sur les positions politiques de la Chine. »
Ce dimanche, Xi Jinping, accompagné de son épouse et de quelque 200 hommes d'affaires, doit notamment participer à un forum économique sino-néerlandais et signer par la suite plusieurs accords commerciaux en France.