Nuit de violences dans les principales villes turques

En Turquie, c'est le décès d'un jeune homme après des mois de coma qui a remis le feu aux poudres : les funérailles de Berkin Elvan étaient célébrées hier mercredi 12 mars, devant une foule imposante à Istanbul. Par ailleurs, d'autres rassemblements ont dégénéré dans certaines grandes cités du pays.

Avec notre correspondant à Istanbul, Jérôme Bastion

C’étaient des violences hautement prévisibles après la mobilisation monstre des funérailles du petit Berkin : outre Ankara, Izmir ou Tunceli, les rues d’Istanbul ont connu une des nuits les plus violentes depuis les grandes manifestations de juin 2013. Barricades en feu, gaz lacrymogènes, canons à eau, assauts et poursuites interminables jusque très tard dans la nuit. Ces heurts ont fait plusieurs blessés, soit indisposés par les gaz, soit blessés à la tête par les projectiles de police.

Presse critique

Et puis, en marge de ces heurts, ces incidents tout aussi inquiétants dans les rues du centre-ville et du quartier de la victime : des bandes de provocateurs en civil, menant des opérations de répression qui ont fait une victime, un homme de 30 ans tué par balles. Devant cette situation de plus en plus incontrôlable, la presse turque, unanime ce matin à saluer le « petit prince » Berkin enterré hier, se montre de plus en plus critique. Elle dénonce l’attitude du gouvernement, entre déni et stigmatisation, entre autisme et polarisation, et le Premier ministre qui garde le silence sur la contestation et les violences de ces derniers jours.

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Comme les manifestants, les éditorialistes expriment de plus en plus crûment leur ras-le-bol et leur inquiétude. Et, comme les protestataires dans la rue, ils réclament - plus que la démission du gouvernement et de son chef - que le Premier ministre rende des comptes et soit jugé pour ses crimes.

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