Les décisions du Conseil européen pour résoudre la crise en Ukraine

L’Europe demande à Moscou de retirer ses forces de Crimée, et accélère la signature de l’accord d’association avec l’Ukraine. La chancelière allemande Angela Merkel, le président français François Hollande, le Premier ministre britannique David Cameron et les 25 autres dirigeants de l’Union européenne ont débattu ce jeudi 6 mars de la situation en Ukraine, et de l’attitude que doit adopter l’UE face à cette crise.

C’est le président du Conseil européen Herman Van Rompuy qui a pris la parole devant la presse. Il a condamné la violation par la Russie du territoire ukrainien, et demandé à Moscou de retirer ses forces. Il a également réagi aux évenements du jour dans la région, demandant un accès des observateurs internationaux.

Ceux de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) ont été refoulés ce jeudi 6 mars, alors qu’ils tentaient d’entrer en Crimée à la demande de Kiev. Ce jeudi, le Parlement de Crimée a également demandé le rattachement de la région à la Russie, et prévu un référendum allant dans ce sens pour le 16 mars. Herman Van Rompuy, au nom de l’Union européenne, a qualifié ce référendum d’illégal.

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Le président du Conseil européen a également parlé de sanctions, annonçant que les discussions bilatérales avec la Russie sur la question des visas allaient être suspendues, et apportant le soutien de Bruxelles aux pays membres de l'UE qui ont suspendu leurs préparatifs au sommet du G8 prévu à Sotchi, en Russie, en juin prochain. Plus largement, pour Bruxelles, la solution de la crise réside dans un dialogue entre l’Ukraine et la Russie, « qui doit commencer dans les jours qui viennent ».

En l’absence de résultats rapides, l’Union promet des mesures supplémentaires : l'interdiction de voyager, des gels d’avoirs, et même l’annulation du sommet Union européenne-Russie. Herman Van Rompuy a également menacé Moscou de « conséquences sévères sur les relations entre l’UE et la Russie », évoquant des menaces « économiques » si la Fédération de Russie entreprenait « d’autres actions destinées à déstabiliser l’Ukraine ».

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L’Union européenne a redit son engagement à signer l’accord d’association avec l’Ukraine, à l’origine de la crise. Elle a même décidé d’en signer les chapitres politiques plus rapidement que prévu, avant les élections ukrainiennes du 25 mai. Bruxelles réitère aussi son engagement à apporter un solide soutien financier à l’Ukraine : Herman Van Rompuy a évoqué des mesures spéciales qui devraient permettre au pays de bénéficier rapidement de la zone européenne de libre-échange. Et il a répété la volonté de l’UE d’aider l’Ukraine dans le domaine de la sécurité énergétique.

Quelques heures avant, le Premier ministre ukrainien Arseni Iatseniouk, lui aussi présent à Bruxelles, avait affirmé que son gouvernement était « déterminé » à signer « dès que possible » l’accord d’association. Il a aussi salué le plan d'aide d'au moins 11 milliards d'euros proposé ce mercredi par l'Union, expliquant que son pays menait un « combat acharné » pour « stabiliser » sa situation économique extrêmement difficile - le pays cherche à remplacer les 15 milliards d’euros que la Russie avait promis.

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Du côté des Etats-Unis, de nouvelles mesures ont été annoncées ce jeudi. Dès le début de la semaine, le Pentagone avait annoncé la suspension de « tous les liens militaires » entre Washington et Moscou à la suite de l’intervention russe en Crimée. De nouvelles mesures ont été annoncées, mais on ne sait pas si elles concernent Moscou - aucun nom n’est précisé. En tous cas, le département d’Etat a annoncé avoir mis en place ce jeudi des restrictions de visas « à ceux responsables ou complices de menacer la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine ».

Le président Barak Obama a, quant à lui, signé un décret autorisant des gels d’avoirs. Enfin, les Etats-Unis, qui assurent la surveillance de l’espace aérien balte dans le cadre de l’Otan, ont décidé d’y envoyer six avions de chasse F15. Ils étaient attendus en Lituanie jeudi après-midi. La Lituanie dont la présidente, Dalia Grybauskaité, avait été très véhémente en arrivant ce jeudi à Bruxelles, expliquant que la Russie tentait de « réécrire les frontières de la Seconde Guerre mondiale » en Ukraine, et qu’après l'Ukraine, « il y aura la Moldavie, et après la Moldavie, ce sera d'autres pays ». « Nous devons agir immédiatement », avait affirmé la présidente de cette ancienne république soviétique.

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