Avec notre bureau de Bruxelles,
Des sanctions, l’Union européenne (UE) en a déjà décrétées au cours de la nuit. Le journal officiel de l’UE a en effet publié une liste de 18 responsables du régime précédent - dont Viktor Ianoukovitch et deux de ses fils - dont les avoirs dans les banques de l’UE ont été gelés.
Mais les sanctions à l’encontre de la Russie en revanche ne s’édicteront pas aussi aisément, même si on en connaît la nature, mise au point par les ministres des Affaires étrangères, lundi 3 mars. La palette théorique en est relativement étendue : elle va de l’interdiction de séjour dans l’UE de responsables du Kremlin jusqu’à des mesures commerciales précises, comme par exemple l’embargo sur les ventes à la Russie du matériel de pointe nécessaire à la prospection pétrolière ou gazière.
Quelle action ?
Les dirigeants européens sont arrivés à Bruxelles, avec un air grave et déterminé. Le chef de l’Etat français a déclaré vouloir exercer une forte pression sur la Russie. Cette réunion du 6 mars débute par une discussion avec le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, qui vient d’accuser la Russie d’accroître les tensions et de se livrer à des provocations.
Les 28 dirigeants européens se retrouvent ensuite entre eux pour débattre de la situation en Ukraine et décider de l’action qu’ils vont mener. Sur la table, l’aide financière à l’Ukraine : la Commission a annoncé, hier, un plan de soutien de 11 milliards d’euros sur cinq ans dont 600 millions pourraient être débloqués très rapidement. Sur la politique à mener pour contraindre la Russie à respecter le droit international et l’intégrité territoriale de l’Ukraine, les Vingt-Huit vont avoir du mal à trouver un consensus.
Plusieurs Etats membres s’opposent à une politique de sanctions. Les dirigeants européens laisseront-ils la Russie réécrire les frontières de l’Europe parce qu’ils ne sont pas capable de comprendre la situation, comme le laisse entendre la présidente lituanienne ou se montreront-ils assez fermes pour sortir de la crise ? C’est tout l’enjeu de cette réunion.
■ REACTION : Une proposition d'aide européenne à l'Ukraine contestée
La crise ukrainienne est au centre des discussions aujourd’hui à Bruxelles lors d’un sommet de l’Union européenne. A cette occasion, les Vingt-Huit vont revenir sur la proposition de la Commission de débourser 11 milliards d'euros pour éviter la faillite de l'Ukraine. L'eurodéputé écologiste belge, le « Monsieur économie » du Parlement européen, Philippe Lamberts, soutient l'aide à l'Ukraine comme facteur de stabilisation, mais appelle à la cohérence des chefs d'Etat et de gouvernement.