Ukraine: les discussions vont se poursuivre pour démêler la crise

La journée de mercredi a marqué le début des tractations diplomatiques de la communauté internationale pour trouver une issue à la crise ukrainienne. Les ministres des Affaires étrangères ukrainien, russe, américain, allemand, polonais et britannique se sont retrouvés à Paris pour entamer des discussions.

Pour l’instant, aucun accord n’a été trouvé, mais selon les différents participants, cette première prise de contact a été positive, même si finalement les ministres russe et ukrainien  ne se sont pas rencontrés. « Pour la première fois, quelque chose a bougé dans le bon sens », a estimé le ministre français des Affaires étrangères Laurent Fabius après cette rencontre.

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Après une suite d'entretiens bilatéraux, de réunions entre différents ministre des Affaires étrangères, et après un dernier rendez-vous au Quai d’Orsay, les différents participants ont conclu un accord pour poursuivre d’ « intenses discussions » sur la crise en Ukraine.
Si dans un premier temps la diplomatie russe avait annoncé discuter d’une sortie de crise sur la base de l’accord politique signé le 21 février dernier à Kiev, John Kerry, le secrétaire d’Etat américain, a tenu à démentir cette information.

Réunion des dirigeants européens

Les deux ministres russe et américain doivent se retrouver ce jeudi à Rome pour poursuivre leur discussion. Pendant ce temps, Andreï Dechtchitsa et les ministres des Affaires étrangères européens seront à Bruxelles ce jeudi matin pour un sommet consacré à l’Ukraine. Trois jours après la réunion d’urgence de leurs ministres des Affaires étrangères, cette réunion des chefs d'Etat et de gouvernements est exceptionnelle ce qui dénote la gravité de la situation.

Cela sera aussi un premier contact avec le Premier ministre ukrainien, Arseni Iatseniouk, qui sera à la table des 28 dirigeants européens. Une reconnaissance symbolique des nouvelles autorités ukrainiennes tandis que les Russes ne sont pas conviés à ces discussions. L’urgence, c’est la sortie de crise : éviter tout dérapage et des problèmes plus conséquents. Il y a pour l’instant un consensus européen sur les grands principes : préserver la paix, l’intégrité territoriale de l’Ukraine, le droit des minorités, la transition démocratique. Mais vis-à-vis des Russes, et notamment sur une politique de sanctions à laquelle les Polonais s’opposent, les Européens ne sont pas d’accord entre eux. L’unité, ce sera donc tout l’enjeu de cette rencontre.

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En tout cas, durant ce sommet, la voix de l’Europe pourrait bien être différente de celle des Américains. Car, après cette folle journée parisienne, si certains estiment que les choses évoluent dans le bon sens, Frank-Walter Steinmeier, le ministre des Affaires étrangères allemand n’a pas hésité à dire qu’il était déçu de cette première prise de contact. « Si je

devais faire un bilan de cette journée, je dirais que je ne suis pas content du résultat global des discussions, a-t-il déclaré. La seule chose qui me satisfait, c'est que tous les participants étaient d’accord pour éviter une escalade de la crise. Mais les jours à venir seront difficiles. Les risques et les menaces auxquels les Ukrainiens sont confrontés n’ont pas encore été dissipés. Nous devons prendre nos responsabilités dans cette affaire. Et bien sûr, il va falloir débattre de la question des sanctions ».

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