Depuis ce week-end, il y a un vent de panique en Pologne. Les réunions de crise se multiplient au plus haut sommet de l'Etat. Dimanche, le Premier ministre Donald Tusk a rassemblé les leaders de l'ensemble de la classe politique polonaise. Lundi, le président Bronislaw Komorowski a convoqué le Conseil pour la sécurité nationale.
Il y a sur ce dossier une unité politique entre le pouvoir et l'opposition, ce qui est très rare en Pologne et ce qui veut dire que la situation en Ukraine est prise très au sérieux à Varsovie. Donald Tusk regrettait par ailleurs ce week-end que certains pays de l'UE ne se rendent pas compte de la gravité de la situation.
A Varsovie, les médias sont très alarmistes et se posent ouvertement la question de savoir si on assiste au début de la Troisième Guerre mondiale. Le ministre des Affaires étrangères polonais Radoslaw Sikorski a quant à lui affirmé que « la Russie subira de graves conséquences » pour son intervention en Ukraine.
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La Pologne menacée ?
Le chef de l'Etat et le chef du gouvernement polonais ont assuré ces dernières heures que la Pologne n'était pas directement en danger actuellement. En revanche, une escalade du conflit et une éventuelle guerre en Ukraine pourraient représenter une menace à long terme pour la Pologne.
Le chef de la diplomatie polonaise a ajouté en évoquant Vladimir Poutine que « chez les rapaces, l'appétit vient en mangeant ». En Pologne, on ne se souvient que trop bien du pouvoir communiste qui était présent ici jusqu'à la fin des années 1980. Les autorités polonaises ont une peur bleue de revivre ce scénario. C'est pourquoi Varsovie envisage de déployer si nécessaire des forces militaires de l'Otan à sa frontière orientale pour se protéger en cas de besoin.
Derrière la Pologne, l'Otan
Pour la Pologne, les alliés, c'est l'Otan, bien évidemment, mais avant tout les Etats-Unis, un allié de longue date. Les Américains ont toujours en projet de construire un bouclier anti-missile en Pologne et en République tchèque. Lundi, Barack Obama et Bronislaw Komorowski se sont entretenus par téléphone et le président américain a assuré son homologue polonais que les Etat-Unis garantiront la sécurité territoriale de la Pologne.
Bronislaw Komorowski doit également soulever la question de la Crimée en Turquie où il est actuellement en visite officielle. On sait que les Turcs sont concernés à cause de la présence d'une importante communauté tatare en Crimée. Et puis les Polonais comptent avant tout sur une position ferme de l'UE pour imposer des sanctions économiques et politiques à la Russie.
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