Italie: Matteo Renzi a formé un gouvernement

Le chef du centre gauche Matteo Renzi s'est rendu à la présidence italienne ce vendredi pour accepter la fonction de chef de gouvernement et présenter sa liste de ministres. Selon la Constitution, les ministres sont nommés par le président de la République sur proposition du chef de gouvernement désigné. La cérémonie de prestation de serment s'est déroulée samedi. Et dès lundi, Matteo Renzi va demander la confiance des deux Chambres du Parlement au cours d'un discours, suivi d'un débat, puis d'un vote. 

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Seize ministres dont huit femmes, un petit vent de jeunesse mais pas de véritable révolution. Renzi est prêt a assumer toutes les responsabilités d'un chef de gouvernement. S'il il obtient la confiance des deux Chambres, il sera le plus jeune Premier ministre au sein de l'Union européenne, à partir du 24 février.

A l'issue d'un très long entretien avec le président de la République italienne, Girorgio Napolitano, le secrétaire du Parti démocrate, Matteo Renzi, 39 ans, a accepté le poste de président du Conseil et présenté son équipe de ministres.

Cadres

Les principaux cadres de l’ancien gouvernement Letta sont encore là. Par exemple, on retrouve à la tête d’un ministère très important, celui de l’Intérieur, l’allié obligatoire de Matteo Renzi, le chef du nouveau centre-droit, Angelino Alfano. Sur les seize ministres nommés, neuf avaient déjà un poste dans le précédent gouvernement, cela dit, c’est une équipe paritaire, huit femmes, huit hommes, et jeune, la moyenne d’âge est inférieure à 44 ans.

Ejection inattendue

Parmi les nouvelles entrées connues au niveau international, on peut citer Pier Carlo Padoan qui était le numéro deux de l’OCDE ; cet économiste attentif au social, prend la tête du ministère clé de l’Economie et des Finances. Mais ce que toute la presse italienne souligne ce matin, c’est l’éjection inattendue d’Emma Bonino, femme de très grande expérience, elle cède son poste de chef de la diplomatie à un proche de Matteo Renzi, Federica Mogherini, 40 ans.

Départ

Et puis, il faut aussi souligner, le départ de Cécile Kyenge, médecin d’origine congolaise, qui était ministre de l’Intégration et qui a fait face avec beaucoup de courage et de tact à de violentes attaques racistes, provenant notamment de la Ligue du nord, parti de l’opposition, anti-euro et anti-immigré.

Le chef du gouvernement de coalition gauche-droite a prêté serment devant le président de la République ce samedi. Mais il faut attendre le vote de confiance au Sénat puis à la Chambre des Députés pour assister à la naissance concrète de l 'exécutif Renzi, ce vote se tient lundi prochain dans les deux Chambres. 

Médias partagés

Les médias italiens sont très partagés, par exemple, pour le quotidien indépendant Il Fatto Quotidiano et pour Il Giornale, orienté à droite, il y a beaucoup trop de continuité entre le gouvernement précédent, le gouvernement Letta, et celui de Matteo Renzi. En revanche, le quotidien catholique Avvenire, estime que les négociations entre Matteo Renzi, son allier de droite, Angelino Alfano et le président de la république Giorgio Napolitano ont abouti à « la formation d’une véritable équipe qui sera soudée ».

Au moment où les ministres ont prêté serment, on a senti un climat de grande cordialité, pour preuve, la poignée de main très franche entre Angelino Alfano et Matteo Renzi.
Pour autant les tractations n’ont pas été faciles, en particulier pour les affaires étrangères. Giorgio Napolitano souhaitait que l’ex-commissaire européenne Emma Bonino reste à son poste de chef de la diplomatie en raison de sa grande expérience mais Matteo Renzi a réussi à imposer la responsable des affaires européennes au parti démocrate. Federica Mogherini, quarante ans, n’a évidement pas le même poids au niveau international que la ministre sortante.

Partager :