La Russie embarrassée par l'évolution de la situation à Kiev

Au cours de cette journée d’affrontement à Kiev, ce mardi 18 février, la position exprimée par les officiels russes reste la même : les pays occidentaux qui soutiennent l’opposition sont responsables de la crise. Mais en fait, le Kremlin est embarrassé par la tournure que prennent les événements.

Avec notre correspondante à MoscouMuriel Pomponne

Moscou pensait avoir acheté le retour au calme en Ukraine en promettant 15 milliards de dollars, et en en versant 3 dès le mois de décembre, afin que le président Ianoukovitch puisse se montrer généreux.

Mais cette stratégie a échoué, et Moscou n’a plus envie de jeter son argent par les fenêtres. Car les Russes ne sont pas convaincus par la stratégie en dents de scie du président ukrainien.

A destination de l'opinion russe, Moscou agite le chiffon rouge du fascisme ukrainien. Car il n’est pas question que l’agitation à Kiev donne des idées aux Moscovites. Mais un recours à la force, tel qu’il se présente, pourrait entraîner une quasi-guerre civile en Ukraine. C’est une crainte qui s’exprime de plus en plus à Moscou.

D’autant qu’en Crimée, une région du sud de l’Ukraine, des dizaines de milliers de personnes ont la double nationalité, russe et ukrainienne, ce qui ne peut laisser les autorités russes indifférentes.

Mais l’Ukraine n’est pas la Géorgie, et un scénario comme celui qui a mené la province géorgienne d’Abkhazie à une indépendance reconnue seulement par Moscou, ne serait pas accepté par la communauté internationale.

D’après plusieurs analystes, Moscou a été surpris par l’ampleur de cette crise, et, tout en refusant de perdre l’Ukraine, ne sait pas comment la garder.

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