Ukraine: entrée en vigueur de la loi d’amnistie des manifestants

La loi d'amnistie pour les manifestants poursuivis entre en vigueur ce lundi 17 février. Cette décision survient au lendemain de l'évacuation de la mairie de Kiev, lieu symbolique de la contestationet ukrainienne, et d'autres bâtiments publics en province. Sur le fond pourtant, cette timide avancée ne règle rien. Les négociations avec le pouvoir sont au point mort. 

Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert

C'est une amnistie qui ne va pas de soi. La loi qui entre en vigueur aujourd'hui est soumise à de strictes conditions. Tous les dossiers doivent être approuvés par un tribunal, au cas par cas, ce qui pourrait retarder la libération de dizaines de personnes. Toutes les catégories de manifestants ne sont pas concernées de la même manière, et la période d'amnistie ne couvre pas les trois mois de la mobilisation.

Dans le centre de Kiev, beaucoup de contestataires expriment leur amertume, même si tout le monde se plie à la discipline du mouvement. Vitaliy Klitschko, la quarantaine, était en train d'évacuer le bâtiment de la mairie hier dimanche : « Notre initiative ici, ça répond à notre priorité numéro un : garantir la libération de nos camarades emprisonnés. La mairie, ça a été un des quartiers généraux, mais ce n'est pas la fin, juste le début ».

Vitaliy Klitschko n'en démord pas : la fin, ça sera la destitution du président Victor Ianoukovitch. Mais les leaders de l'opposition n'ont pas l'air de faire de cet objectif leur priorité. Ils doivent rencontrer Angela Merkel à Berlin lundi avant de se prononcer sur la formation d'un gouvernement de coalition, avec la majorité présidentielle mardi. Ils exigent aussi une réforme constitutionnelle et des élections anticipées.

Si leurs demandes sont respectées, alors l'Ukraine pourrait effectivement s'orienter vers une sortie de crise. Mais si le processus ne va pas assez vite, les protestataires ne cachent pas qu'ils pourraient repasser à l'offensive, d'une manière pacifique ou non.

Par ailleurs, Michel Barnier a été interrogé par RFI sur l'accord que l'UE peine à signer avec l'Ukraine, en raison des pressions de la Russie. Le commissaire européen en charge du marché intérieur rejette l'idée que l'on demande à Kiev de choisir entre l'UE et la Russie. La démarche européenne ne peut que profiter à l'Ukraine.

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