Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
C'était la journée de toutes les déclarations en Ukraine. Pour la première fois depuis le début de la crise, le haut commandement de l'armée a appelé le président Victor Ianoukovitch, le commandant en chef, à prendre des mesures d'urgence pour stabiliser la situation, dans le cadre de la législation actuelle.
Cette annonce a aussitôt provoqué l'inquiétude de l'Otan qui a enjoint l'armée ukrainienne à rester neutre.
Pendant ce temps à Kiev, le groupe nationaliste radical Pravyi Sektor, au cœur des violences de la semaine dernière, a rejeté les conditions de l'amnistie et a au contraire annoncé que, si les manifestants aujourd'hui en prison n'étaient pas libérés sans condition, il repasserait à l'offensive. Et d'annoncer que le groupe, connu pour ses positions extrêmes, entend désormais être associé aux négociations politiques.
Cette revendication pourrait compliquer encore plus, si besoin était, la recherche d'une solution négociée, alors que le secrétaire d'Etat américain a jugé que Victor Ianoukovitch ne faisait pas assez pour régler la crise. Aucune réponse de ce dernier, mais plutôt l'annonce d'un nouveau voyage à Moscou la semaine prochaine, pour rencontrer Vladimir Poutine. Il semble qu'entre opposition politique, groupes radicaux, diplomates occidentaux et président russe, Victor Ianoukovitch a choisi son interlocuteur.