Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
Hier 29 décembre, l'Euromaidan s'était transformée en un Automaidan. Sous un soleil radieux, plus d'un millier de voitures ont formé un cortège depuis Maidan Nezalezhnosti, la place de l'Indépendance à Kiev, jusqu'à Mezhihiria, la résidence du président Victor Ianoukovitch à trente kilomètres au nord de la capitale. Une fois sur place, les milliers de voyageurs se sont retrouvés face à une barrière de policiers mais sont restés plusieurs heures à manifester, dans une ambiance chaleureuse.
Derrière les forces de l'ordre, la résidence présidentielle abrite un court de tennis, une plate-forme d'hélicoptères, un yacht-club, ou encore un zoo. Le palais est devenu le symbole honni des abus d'un régime corrompu et autoritaire. « Justice ! » et « dehors les bandits » étaient, encore une fois, les mots d'ordre de la mobilisation, quelques jours à peine après une attaque violente contre une journaliste d'investigation.
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En plein milieu de la trêve de Noël, les manifestants ont prouvé, encore une fois, qu'ils n'étaient pas prêts à rentrer chez eux. Mais, encore une fois, il semble bien peu probable que le pouvoir soit prêt à répondre aux demandes des manifestants.