Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio
« Dehors la bande », « L’Ukraine, c’est l’Europe » : les slogans restent inchangés depuis le début de la contestation il y a un mois, mais l’enthousiasme d’hier semble laisser place à un certain pessimisme. « Ca suffit ! » : l’expression a résonné plusieurs fois de la grande scène du Maidan, de la place de l’Indépendance.
Le pouvoir reste sourd aux appels de la rue, qui demande la démission du gouvernement, des élections anticipées et un rapprochement avec l’Europe. A l’inverse, le président Ianoukovitch a conclu cette semaine à Moscou des accords qui le lient un peu plus à son grand voisin russe.
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L’opposition n’a d’autre option que de maintenir la pression de la rue. « Nous allons fêter ici le Nouvel An et Noël », a lancé le chef du parti libéral Oudar, Vitaly Klichko, devant la foule.
Quel avenir pour le mouvement ?
Mais les signes d’essoufflement sont bien là. Si la place de l’Indépendance était bien remplie encore ce dimanche, elle l’était quand même dans une moindre mesure par rapport aux week-ends précédents. L’absence de perspective de sortie de crise semble avoir refroidi certaines ardeurs.
Les leaders de l'opposition tentent de reprendre la main en annonçant la création du « Mouvement populaire », qui réunit tous ceux qui sont « contre la corruption » et « le retour au passé » au sein des structures menées par Moscou. Pas sûr que cela soit suffisant pour donner une nouvelle impulsion au mouvement.