Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Anastasia Becchio
Devant la mairie de Kiev, autour d’un piano bleu posé sur le trottoir, un groupe d’hommes et de femmes chante avec enthousiasme. Mais le cœur n’y est plus pour tout le monde. Oksana, 20 ans, qui a joué les volontaires à la mairie occupée, s’apprête à repartir chez elle à Lviv. « Certains sont là depuis pile un mois, d’autres depuis deux semaines, mais personne ne voit d’issue à tout ça, dit-elle. Le pouvoir et l’opposition ne font rien. Beaucoup de personnes avaient dit qu’elles passeraient le Nouvel An et Noël ici sur la place, mais je pense que c’est une minorité: seuls les plus forts resteront. »
Nouvelle manifestation pro-européenne
Le lieutenant-colonel de réserve Igor Solevon, qui dirige un groupe d’anciens militaires chargés de patrouiller la place à la recherche de provocateurs, constate une certaine baisse de la fréquentation, qu’il tient toutefois à nuancer : « C’est vrai que l'on constate une baisse de régime de la part des hommes politiques, mais je n’ai pas constaté de baisse d’activité du côté des officiers de réserve volontaires. On a constamment des gens qui viennent s’inscrire, de 15 à 20 personnes par jour, pratiquement. Les gens viennent et demandent : comment peut-on vous aider ? Et une seule et même question les intéresse : où allons-nous ? »
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De son côté, l’opposition espère mobiliser en masse demain. Ce sera la 5e grande manifestation des pro-européens en un mois.