Avec notre envoyée spéciale à Kiev, Muriel Pomponne
Sur le Maydan, qui ressemble de plus en plus à une place forte, la vie s'organise, et chacun, selon ses compétences, participent à la vie commune. Ceux qui ont des talents artistiques, contribuent à leur façon à la mobilisation.
Assis sur une chaise, Igor, 48 ans, engoncé dans un manteau gris, bonnet sur la tête, lunettes, tient un casque de chantier d’une main, et un marqueur de l’autre. Il dessine.
« C'est mon hobby, j'écris des slogans sur les casques. J'écris ce qui me vient à l'esprit. Je trouve mon inspiration dans l'ambiance du Maydan. »
Pourquoi soutient-il le mouvement ? « Quand j'ai vu à la télé comment ils ont tabassé les jeunes, j'ai eu mal au coeur, je n'ai pas pu supporter. J'ai moi-même des enfants et des petits-enfants. »
A ses côtés, Youri, 40 ans, un blouson sur le dos, une cigarette aux lèvres. Il expose des casques de chantier peints et vernis, des peintures abstraites, ou des paysages multicolores, comme celui qu’il tient à la main. « Hier soir, Vitali Klitshko est passé ici, et il a signé ce casque. Après, j'ai fait cette peinture. »
Ce casque, il va le garder en souvenir ; les autres, il va peut-être les vendre. « On va les exposer, et les vendre aux enchères, aux bénéfices du Maydan. »
Lutter en fête
En ce jour de Saint-Nicolas, plusieurs personnes sont déguisées, des petits sapins en papier sont distribués. C’est jour de fête sur le Maydan. Et Saint-Nicolas est même passé pour distribuer des petits cadeaux.
La politique n'est jamais loin. Après l’intervention du président Ianoukovitch à la télé qui a justifié l’accord signé avec Moscou, les manifestants présents sur le Maydan ont dit ce qu’ils en pensaient.