Ukraine: les opposants à Ianoukovitch ne relâchent pas la pression

Une nouvelle fois, les opposants au président Viktor Ianoukovitch sont redescendus en masse dans la rue à Kiev pour exiger sa démission, ce dimanche 15 décembre. Une «Journée de la dignité » avait été déclarée par les promoteurs du mouvement d’opposition, né du refus du président Ianoukovitch de ratifier l’accord d’association avec l’Union européenne. L’UE qui annonce d’ailleurs ce dimanche la suspension des négociations. Le commissaire européen chargé de l'Élargissement, Stefan Füle, a indiqué sur son compte Twitter que les demandes du président ukrainien Viktor Ianoukovitch et les propositions européennes étaient « de plus en plus éloignées ».

Avec notre envoyée spéciale, Muriel Pomponne

Au moins 200 000 personnes sont sur la place de l’indépendance. Il est difficile d’évaluer avec précision leur nombre. Il s'agit de manifestants entièrement acquis à la cause et parfaitement mobilisés. Cette journée a été décrétée « Journée de la dignité » par les organisateurs. Il s’agit de galvaniser les gens, de maintenir la mobilisation au plus haut, après l'importante manifestation en faveur du pouvoir, organisée samedi..

« Plus de  tutelle de  Moscou »

L’ancien ministre de l’Intérieur, Iouri Loutsenko, qui a passé deux ans en prison sous le régime de Ianoukovitch, a souligné la volonté du pouvoir de diviser l’Ukraine et l'échec de cette stratégie.

Il a insisté sur l’unité du mouvement et de l’Ukraine, répondant ainsi au pouvoir qui accuse régulièrement l’opposition de ne représenter qu’une infime partie des Ukrainiens. Un discours très politique. « Nous ne voulons plus de la tutelle de Moscou, nous ne voulons plus de tsars, [nous voulons] une réelle indépendance », a-t-il scandé.

Petro Poroshenko, l’une des plus grandes fortunes du pays, qui a pris fait et cause pour les manifestants, a lui insisté sur les bienfaits de l’accord d’association à l’Union européenne pour l’économie du pays : « Ne nous faites pas peur avec l’accord d’association, a-t-il dit. Si vous avez peur, eh bien, nous, nous n’avons pas peur ».

Le sénateur américain John McCain, en visite à Kiev a pris la parole : « L’Amérique est avec vous », a-t-il dit. Le sénateur Chris Murphy a également pris la parole et apporté son soutien au mouvement, face à une foule à la fois enthousiaste et sereine, au silence impressionnant quand les politiques s’expriment.

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