Pour l'opposition ukrainienne, le pouvoir n'a pris en compte aucune de ses exigences. Cette table ronde s'est résumée à « un simulacre de dialogue », selon l'expression utilisée par Vitali Klitschko, le champion de boxe devenu l'un des porte-drapeaux du mouvement anti-Ianoukovitch. Il est vrai que le président ukrainien n'a formulé aucune proposition concrète pour sortir de la crise, hormis une promesse d'amnistie pour les manifestants interpellés. Une promesse largement insuffisante aux yeux de l'opposition.
Nouvelle manifestation ce dimanche
Celle-ci continue de réclamer la démission du gouvernement et la signature de l'accord d'association avec l'Union européenne. Le refus par le gouvernement de signer cet accord est à l'origine de la crise. Tant que ces deux revendications ne seront pas satisfaites, l'opposition continuera donc de se mobiliser. Une nouvelle manifestation de masse est prévue ce dimanche à Kiev, la capitale ukrainienne.
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Au cours de la réunion de ce vendredi, Viktor Klistchko a d'ailleurs mis en garde le président ukrainien contre toute répression policière. « Vous portez la responsabilité personnelle de ce qui se passe dans le pays », a déclaré l'ancien boxeur.
Pour sa part, le président Ianoukovitch s'est contenté de lancer un appel au calme à la fin de la rencontre : « Je demande à tous les Ukrainiens qui sont dans la rue, à cesser la confrontation », a-t-il plaidé.
■ Pour le patriarcat orthodoxe de Kiev, le gouvernement russe « est l'ennemi »
A Kiev, le patriarcat orthodoxe, dirigé par Philarète de Kiev, soutient la contestation. Et pour l’Eglise orthodoxe ukrainienne, « le gouvernement russe actuel est l’ennemi de l’indépendance de l’Ukraine », a affirmé au micro de RFI l’archevêque ukrainien Ievsrtati, porte-parole officiel du patriarcat orthodoxe de Kiev.
« L’indépendance de l’Ukraine mettrait une croix sur son projet de reconstitution de l’empire. Si la position du Kremlin l’emporte en Ukraine, et que l’Ukraine ne se rapproche pas de l’Union européenne mais redevient une partie de l’empire, l’économie, la politique et la culture de l’Ukraine seront menacées », juge-t-il. A l’inverse, « si la position de l’Ukraine l’emporte, et que le pays réussit à se rapprocher de l’Union européenne, cela constituera une menace pour les projets du Kremlin, car la société russe prendra l’Ukraine en exemple et voudra également que la Russie évolue et se transforme. Qu’elle passe d’un Etat avec une mentalité post-soviétique, à un Etat moderne. »