Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
L’instauration d’un nouvel impôt immobilier, afin de contribuer au retour à l'équilibre budgétaire, fait partie des dossiers actuellement en discussion avec la troïka. Cette taxe, qui toucherait les biens fonciers d'une valeur de plus de 300 000 euros, pourrait rapporter 2,6 milliards d'euros à l'Etat grec.
► A (RE)ECOUTER : Résistance et solidarité : les Grecs se battent pour rebondir (Grand Reportage du 3 avril 2013).
Pression de la Troïka
Si le ministre des Finances se targue ainsi de vouloir rétablir un peu de justice sociale dans le système fiscal grec, plutôt défavorable aux classes moyennes et encore peu efficace dans sa lutte contre les grands fraudeurs, la droite de la Nouvelle démocratie au pouvoir ne l'entend pas de cette oreille. La mesure est décriée par nombre de députés de ce parti. Derrière cette annonce, il y a bien évidemment la pression de la troïka, qui a déjà interrompu ses deux dernières missions à Athènes, faute d'un accord sur le budget 2014.
Levée du moratoire sur les saisies immobilières
Mais elle s'accompagne par ailleurs d'autres demandes contradictoires. Car si les experts de la Banque centrale européenne (BCE), de la Commission et du FMI sont favorables à cet impôt sur la propriété, parallèlement, ils demandent la levée du moratoire sur les saisies immobilières des foyers endettés. Une mesure qui risque de mettre des milliers de familles à la rue dans un pays où 27% de la population active est au chômage.
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