Avec notre correspondante à Athènes,Amélie Poinssot
« La manifestation d'Aube dorée est une provocation », entend-on dans le mégaphone. Le front antifasciste grec était ce samedi dans la rue pour s'opposer au rassemblement du parti néonazi, actuellement sous le coup de poursuites judiciaires.
Nefeli est une jeune lycéenne, elle distribue des journaux militants dans le cortège. Elle raconte comment l'organisation xénophobe et révisionniste a tenté de s'infiltrer dans les écoles, et comment elle-même, avec ses amis, a réagi pour contrer cette progression d'Aube dorée :
« Dans notre lycée, nous avons monté un collectif d'élèves antifas, et nous avons réussi à isoler ceux qui étaient membres d'Aube dorée. Nous avons aussi organisé quatre manifestations antifascistes dans le quartier, ainsi que des projections de films avec des discussions, et des cours contre le racisme à l'école. »
Et de continuer : « Le résultat, dans mon lycée, c'est que les pro-Aube dorée n'osent plus prendre la parole, car ils savent qu'ils vont être aussitôt exclus par l'ensemble des élèves s'ils se mettent à nouveau à répandre leur haine raciste. »
L'électorat d'Aube dorée n'a pourtant pas disparu, malgré le coup de filet très médiatisé qui a conduit à l'inculpation de six de ses députés - dont son dirigeant - au début du mois d'octobre. D'après les sondages, le socle du parti s'est maintenu au niveau qui lui avait permis d'entrer au Parlement, en juin 2012.
C'est devant ce même Parlement que des partisans d'Aube dorée étaient eux aussi rassemblés en début de soirée ce samedi, dans une marée de drapeaux grecs réclamant la libération des députés du parti.
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