Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert
On l'appelle déjà « Euromaidan », en référence à la première occupation de maidan Nezalezhnosti, la place de l'indépendance, qui avait marqué le début de la Révolution orange en novembre 2004. Ca fait déjà quatre jours et quatre nuits qu'une poignée d'activistes occupe la place. La manifestation de dimanche les a fortement encouragés à continuer. Quelques podiums ont été érigés et un système de distribution de nourriture commence à être viable.
Pour Taras, un jeune activiste, ça vaut le coup de s'accrocher à la place. « Le gouvernement n'écoutera pas. Bien sûr que non, déplore-t-il. Mais si on reste suffisamment unis, si on est des milliers, alors on restera aussi longtemps qu'il le faut. On peut refaire ce qu'on a fait en 2004 ».
→ A (RE)LIRE : Ukraine: incidents en marge d'une manifestation pro-européenne
La police fait pour l'instant preuve d'une retenue remarquable. Mais elle interdit formellement la construction de tentes, et attend donc que les manifestants se lassent, et que l'hiver les pousse à rentrer à la maison. La grande interrogation, c'est de savoir jusqu'à quel point les manifestants peuvent continuer à mobiliser les Ukrainiens, sur le seul thème, complexe et vague, de l'intégration européenne.