L’Ukraine s'éloigne de l'Europe, Ioulia Timochenko reste en prison

C'est officiel. Après de longues semaines de suspense, le gouvernement ukrainien a abandonné, le 21 novembre, les préparations à la signature d'un accord d'association, quelques jours seulement avant le sommet de Vilnius. Le Parlement de Kiev a rejeté toutes les propositions de loi qui auraient pu permettre à Ioulia Timochenko d'être transférée à l'étranger pour y être soignée. De sa cellule, l'ancienne Première ministre a appelé les Ukrainiens à manifester contre cette décision du gouvernement.

Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert

Ioulia Timochenko reste en prison, l'Ukraine ne signe pas d'accord d'association avec l'Union européenne, et le gouvernement va travailler à intensifier les liens avec les pays de la communauté des Etats indépendants, héritiers de l'Union soviétique. Pour le média indépendant Ukrainska Pravda, c'était hier un véritable « jeudi noir ».

Les Européens ne cachent pas leur déception et affirment laisser la porte ouverte à l'Ukraine. Le président Victor Ianoukovitch affirme que ce n'est qu'un retard temporaire, nécessaire à la sécurisation de l'économie ukrainienne contre d'éventuelles pressions russes. Il ne semble d'ailleurs toujours pas prêt à rejoindre l'Union douanière menée par la Russie. Le gouvernement semble avoir eu peur des changements que l'intégration européenne aurait provoqué, d'autant que Bruxelles n'avait pas offert de compensation financière suffisante.

Il reste encore six jours avant le sommet de Vilnius et certains espèrent encore un retournement de la situation, comme cela est déjà arrivé. Mais le régime, de plus en plus autoritaire, a apparemment tout prévu pour garder la main sur le pays. Et à Kiev, il semble bien que les jeux sont faits.

La Russie joue un rôle capital dans le choix de son voisin, si loin, si proche, comme l’explique Alexandra Goujon, politologue et spécialiste de l'Ukraine.

Déçue, la chef de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, estime que l'avenir de l'Ukraine nécessite une relation forte avec les Européens.

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