Italie: Berlusconi accusé de falsification de preuves et de corruption dans le «Rubygate»

C'est un dossier de 331 pages, partiellement rendu public pas les médias italiens, qui tombe très mal pour Silvio Berlusconi à moins d'une semaine d'un vote du Sénat sur sa déchéance ou non de son mandat de sénateur. Ce rapport motive les décisions des juges du tribunal de Milan qui ont condamné le Cavaliere dans l'affaire du « Rubygate » à sept ans de réclusion pour abus de pouvoir et prostitution de mineure. Il démontre que l’ancien président du Conseil n’a eu cesse de falsifier les preuves et de corrompre des témoins.

Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir

Des attendus du jugement de Berlusconi dans l’affaire Ruby, il ressort le tableau d’un personnage sulfureux, loin de l’image qu’il veut donner de lui, un entrepreneur qui s’est lancé en politique « par amour pour l’Italie et les Italiens », peut-on lire sur le poster affiché dans l’entrée du tout nouveau siège de Forza Italia à Rome.

Il est prouvé que Silvio Berlusconi a eu des rapports sexuels avec Ruby, surnom de Karima El Mahroug, en échange d’argent et d’objets de valeur, et que celui-ci savait qu’elle n’avait que 17 ans au moment des faits. Les juges affirment aussi que la jeune Marocaine était bien insérée dans le système de prostitution mis en place à Arcore, nom du lieu, proche de Milan, où se situe l’une des villas de l’ancien président du Conseil.

On apprend également que Berlusconi était le metteur en scène des exhibitions sexuelles des jeunes femmes, toutes rémunérées pour agrémenter ce que lui qualifie d'« élégants dîners », et toutes payées ensuite pour ne pas dire la vérité aux juges.

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