Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
En quelques heures les Italiens ont vu disparaître un parti , celui du Peuple de la Liberté, en ont vu un autre ressusciter pour le remplacer, Forza Italia, première force politique de Silvio Berlusconi en 1994, et enfin ils ont vu naître un nouveau mouvement, le Nouveau centre droit. Tout cela sur fond de divorce à l’italienne entre Silvio Berlusconi et son dauphin Angelino Alfano.
à (re)lire : La scission dans le parti de Berlusconi, un drame romain
Durant le Conseil national du Peuple de la Liberté, convoqué pour relancer Forza Italia , on vu a un Silvio Berlusconi au bord des larmes lorsqu’il a fait part de la douleur provoquée par le départ de son dauphin. Et quand il parlé d’Angelino Alfano, en le comparant à un fils, il a même eu un léger malaise.
Silvio Berlusconi ressuscite donc Forza Italia mais sans ses cinq ministres et sans les 57 parlementaires qui ont suivi Angelino Alfano dans un groupe parlementaire séparé. Baptisé «Nouveau centre-droit» ce nouveau groupe promet de soutenir l’exécutif gauche droit «pour le bien de l’Italie». Les fidèles de Berlusconi, eux, se disent prêts à lâcher le gouvernement, si à l’issue du vote en séance plénière au Sénat, le Cavaliere perd son poste de sénateur. Le vote, fixé au 27 novembre, fait suite, rappelons- le, à sa condamnation définitive pour fraude fiscale, l’été dernier.
Le vice-président du Conseil, Angelino Alfano, a déclaré, au cours d’une conférence de presse samedi, qu’il avait «tout tenté» pour éviter une scission. Mais que celle-ci, aussi douloureuse soit- elle, était inévitable car «les extrémistes de Forza Italia», qui rament contre le gouvernement «se refusent de séparer les affaires judicaires de Silvio Berlusconi, de la politique».
Une recomposition du centre-droit ?
Selon les experts, en Italie, cette division pourrait être une manœuvre pour pouvoir mieux régner ensemble, par la suite. En se présentant comme une force modérée, jeune, le Nouveau centre-droit espère récupérer les six millions d’électeurs, qui ont tourné le dos au parti de Silvio Berlusconi (PDL) lors des législatives du mois de février. Angelino Alfano a d’ailleurs bien précisé que son mouvement sera «allié à Forza Italia». Tout comme il a assuré que son groupe «votera uni» contre la déchéance du mandat de sénateur de Silvio Berlusconi. Mais en restant fidèle au gouvernement dirigé par Enrico Letta.