Avec notre correspondante à Rome, Anne Le Nir
Remettant leur démission, les cinq ministres du parti de Silvio Berlusconi ouvrent une crise politique très grave compte tenu de la situation économique du pays. Alors pourquoi ce geste ?
Officiellement, parce que le président du Conseil, Enrico Letta, qui est issu du Parti démocrate, prévoit de relever en octobre le taux de TVA de 21% à 22%, ce qui représenterait une rupture du pacte de coalition gauche-droite. En réalité, c'est en raison des questions du destin personnel de Silvio Berlusconi, condamné par la Cour de cassation pour fraude fiscale au mois d'août. En vertu d’une loi de 2012, il risque d’être déchu de son poste de sénateur et déclaré inéligible. Or, un vote en commission est prévu le 4 octobre et la majorité des sénateurs qui la composent serait prête à voter en faveur de la déchéance de l’ex-chef du gouvernement.
Que va-t-il se passer dans les prochaines heures ? Enrico Letta rencontrera le président de la République, Giorgio Napolitano, puis il s’exprimera devant le Parlement où il demandera un vote de confiance, peut-être dès lundi.