Avec notre correspondant à Berlin, Pascal Thibaut
Angela Merkel est très discrète depuis les élections du 22 septembre dernier. Durant les négociations devant déboucher sur la constitution d’une grande coalition droite-gauche, elle ne fait pas de déclaration. Son intervention devant un parterre de responsables économiques ce jeudi 21 novembre l’a conduit a évoquer les laborieuses discussions entre chrétiens et sociaux-démocrates.
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La chancelière a souligné que de telles négociations débouchaient fortement sur des compromis qui, pour chaque partenaire, divergent de son programme électoral. La pragmatique Angela Merkel, qui a besoin du SPD pour gouverner, sait que son allié de gauche a besoin à l’arrivée de résultats acceptables pour que la direction sauve la face et puisse convaincre une base qui doit se prononcer et qui reste sceptique.
« J’essaierai de limiter les conséquences négatives sur l’emploi mais une analyse réaliste de la situation montre que les sociaux-démocrates n’accepteront pas un accord de gouvernement qui n’intègre pas un salaire minimum généralisé », a déclaré Angela Merkel.
Les négociateurs s’étaient mis d’accord en début de semaine sur l’introduction d’une commission intégrant les partenaires sociaux et des experts, et qui doit fixer à l’avenir le niveau chaque année du salaire minimum horaire. Le calendrier pour l’introduction de cette réforme et le montant du salaire minimum initial restent à déterminer. Ces décisions centrales devraient être tranchées la semaine prochaine au terme des négociations au plus haut niveau. Les sociaux-démocrates, qui ont mis cette réforme au cœur de leur programme, exigent un salaire horaire de 8,50 euros.