«Adopter une tempête», ou comment donner son prénom aux phénomènes météo

La tempête Christian a fait au moins huit morts en traversant l'Europe. Elle a provoqué d’innombrables dégâts et occasionné des coupures massives d’électricité. Christian, quel drôle de nom pour une tempête ! Mais qui donc décide de nommer ainsi les dépressions, les anticyclones et autres coups de vent, qui soufflent sur nos têtes ?

C’est une grande tradition européenne qui date de 1954 et que l’on doit à l'Institut de météorologie de l'Université libre de Berlin. Plutôt que de donner une série de lettres et numéros aux phénomènes météo, l'Université a eu l’idée de les baptiser afin de mieux les distinguer, et de s’en souvenir. Cette pratique, adoptée par tous les météorologues, s’est développée sur internet. Depuis 2002, l’Institut propose aux citoyens européens de donner leurs prénoms aux tempêtes, directement en ligne, moyennant une contribution.

Cela permet de financer la recherche de l'institut berlinois qui précise toutefois que donner son prénom à une tempête « n'influence aucunement le climat ».

Un intérêt pour les contributeurs ?

En échange du parrainage le citoyen reçoit les cartes détaillées du phénomène en cours, la météo du jour de sa naissance, et la chance que son prénom soit prononcé lors des bulletins diffusés sur les médias et à la Une de tous les journaux.

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Alors qui se cache derrière «Christian la tempête» ? C’est Christian Widera, un parfait inconnu, qui a payé 299 euros afin que la présentatrice et responsable du service météo de TF1, Évelyne Dhéliat, prononce son prénom lors du bulletin météo tactile de la chaîne, une nouvelle technique de présentation qui offre, selon Évelyne Dhéliat, «un bulletin enrichi» grâce au miracle de la technologie : «Cet écran magique dans lequel on affiche les cartes, on l’a transformé en énorme écran tactile ! On va pouvoir naviguer sur ce fond bleu comme sur une tablette. Ce n’est pas un écran dans l’écran où l’on perd de la lisibilité, c’est tout le fond bleu qui est tactile, et ça, ca n’existe je crois nulle part au monde».

« Adopt a vortex »

Christian Widera n’a cependant pas eu la chance d’entendre Évelyne Dhéliat citer son prénom car c’était une autre présentatrice qui officiait ce jour là ! Mais qu’il se console : les journaux, les télés, les radios, les sites internet, les réseaux sociaux, ne sont pas prêt de l’oublier. L'Institut de météorologie de l'Université libre de Berlin, qui a intitulé son service « Adopt a vortex » ou « Adoptez une tornade », précise qu’avec le dérèglement climatique bien d’autres tempêtes attendent une future adoption.

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