Avec notre correspondante à Moscou, Muriel Pomponne
« Je vais poursuivre la lutte politique », ce sont les premiers mots de l'opposant à la sortie de l’audience. Il a aussitôt fait savoir qu’il allait formuler un recours contre cette condamnation avec sursis.
Car ce n’est qu’une demi-victoire pour Navalny. Certes, il échappe à la prison, mais il est toujours interdit de séjour hors de la région de Moscou, à cause d’une autre affaire qui l’oppose au représentant en Russie du parfumeur Yves Rocher. Et surtout, il risque de ne plus être éligible dans l’état actuel de la législation.
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Ce sursis permet au pouvoir de ne pas faire de Navalny un martyr, ce qu’il était difficile de faire après son bon résultat - près de 30% - aux municipales de Moscou, mais de l'exclure néanmoins de la vie politique.
Toutefois, une réforme constitutionnelle est en cours, qui doit remettre en cause cette inéligibilité à vie.
Et d’après le président du conseil des droits de l’homme auprès de Vladimir Poutine, Navalny pourrait bénéficier d’une amnistie à l’occasion du 20e anniversaire de la Constitution. Ce conseil est favorable à l’octroi d’une amnistie pour les personnalités n’ayant pas commis de crimes graves, et à leur possibilité d’être donc à nouveau éligible.