Avec notre envoyé spécial à Bakou, Régis Genté
L’opposition a dénoncé, dès ce mercredi soir, des fraudes massives. Elle « ne reconnaît pas les résultats de cette élection qui n'a été ni libre ni juste », a déclaré l'état-major de Camil Hassanli, le seul réel candidat d’opposition, qui n’aurait récolté que 5% des suffrages.
Le vote s’est déroulé calmement, mais beaucoup d’observateurs ont été frappés par l’organisation générale du scrutin, qui semble totalement contrôlée par le pouvoir. Nous-mêmes n’avons quasiment visité que des bureaux de vote « tenus » par des fonctionnaires - surtout du personnel scolaire.
Au moment du dépouillement, les observateurs ne pouvaient pas s’approcher de la table où se faisaient les opérations. Et la commission n’énonçait pas ce qu’elle lisait sur les bulletins dépouillés, pas plus qu’elle ne les montrait.
Certes, Ilham Aliev semble jouir d’un réel soutien. Mais l’environnement politique n’est absolument pas compétitif, tant l’opposition fait l’objet de pressions. Un environnement fait de patronage et de clientélisme.
Le Président Aliev n’a pas remercié le peuple azerbaïdjanais au soir de l’élection, ni félicité ses adversaires, tandis qu’il n’a pas fait campagne ni participé aux débats télévisés, comme les neuf autres candidats.