Avec notre correspondant à Tbilissi, Régis Genté
Tout se passe comme si la société azerbaïdjanaise était animée, en profondeur, d’un ras-le-bol de ses dirigeants autoritaires et corrompus. Cette semaine, la population d’Ismayilli s’est rebellée, après un banal accident de voiture impliquant des personnes liées au pouvoir local.
Le comportement humiliant de celles-ci a conduit quelques milliers de personnes à s’en prendre à l’hôtel et aux voitures du gouverneur d’Ismayilli. C’est la deuxième fois en moins d’un an que la colère s’empare d’une bourgade.
A chaque fois, à travers le pouvoir local, c’est le régime du président Aliev qui semble interpelé, sur fond de difficultés économiques. En effet, les 9 millions d’Azerbaïdjanais ne sentent guère les retombées de la manne pétrolière. Depuis le 1er janvier, trois mouvements de protestation ont agité les bords de la mer Caspienne.
L’un d’eux a été provoqué par la énième mort d’un appelé, pendant son service militaire. L’autre a éclaté chez des commerçants mécontents, après une brutale augmentation des loyers de leurs boutiques. 2013, année d’élection présidentielle, commence mal, aussi mal qu’avait terminée 2012, après le scandale suscité par des vidéos montrant un député achetant, très cher, son siège au Parlement.