Avec notre correspondant sur l'ïle du Giglio, Eric Jozsef
Il était près de minuit - heure locale - quand le redressement du Costa Concordia a atteint sa phase finale. Plusieurs coups ont alors été tirés par la sirène du Concordia et des hourras ont été entendus sur le port.
Les opérations de redressement ont pris quelques heures de retard en raison d’une petite difficulté technique. Mais un an et demi après le naufrage du Costa Concordia qui avait fait 32 morts et avait été vécu comme une honte nationale par l’Italie, le navire est de nouveau à la verticale.
La procédure de redressement, qui n’avait jamais été tentée auparavant pour un bateau de cette dimension (290 mètres de long) s’est déroulée comme prévu, s’est félicité le chef de la Protection civile italienne Franco Gabrielli. Tiré dans un premier temps par des câbles d’acier, puis pivotant grâce à la force de la gravité, le mastodonte des mers s’est lentement redressé de 65°. Le bateau, qui selon les responsables de l’opération, est désormais en mesure de flotter devrait être conduit dans les prochains mois dans les ports de Palerme ou de Piombino pour y être démantelé.
Les habitants de la petite île de Toscane de Giglio qui redoutaient une désintégration du navire et une pollution des côtes ont assisté à la fin des opérations au cœur de la nuit, accueillant la nouvelle avec un énorme soulagement. Tout comme l’Italie qui veut croire que le redressement du Costa Concordia est une métaphore de la situation du pays. En 2012, la tragédie avait été vécue comme l’emblème d’une nation en pleine crise économique et politique après la chute du gouvernement Berlusconi. La presse italienne emploie aujourd’hui les termes de « reconquête » et même de « rédemption ».