Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
« C'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase, entend-on dans le mégaphone, il faut leur dire basta ! »
Les enseignants sont très remontés en cette rentrée scolaire. D'ici à la fin du mois, plus de 12 000 d'entre eux doivent être mis en disponibilité par leur ministère. Ils perdront alors 25 % de leur salaire, en attendant d'être affectés à un nouveau poste. Elisabeth Vassilakou enseigne les sciences physiques dans un collège de l'agglomération athénienne. « Il y a un sentiment d'insécurité qui domine, explique-t-elle. Personne ne sait où il va se trouver demain ! Et en plus de ça, on a des problèmes très concrets dans les établissements, en ce qui concerne le matériel scolaire, la répartition des cours, puisque le gouvernement a pris des décisions pendant l'été sans consulter le corps enseignant. »
Succès de la mobilisation
Mais pour le président du syndicat des enseignants, Themis Kotsikakis, la mesure ne passera pas si facilement : cette première mobilisation de l'année scolaire est selon lui un succès.
« Plus de 90 % des enseignants sont en grève. Notre objectif est de renverser cette politique qui détruit l'enseignement public et appauvrit les enseignants. Déjà 2 500 personnes ont été mises en disponibilité, mais des milliers de licenciements sont en cours, ils sont en train de les préparer. »
D'autres secteurs sont d'ailleurs touchés et seront mobilisés cette semaine, parmi lesquels la santé publique.