L’afflux des touristes fait reculer la récession en Grèce

Grâce au tourisme, la Grèce pourrait rebondir plus vite que prévu. Malgré cette bonne performance, le gouvernement aura sans doute besoin d’une nouvelle rallonge budgétaire.

Parlons d'abord de ce qui met du baume au cœur des Grecs. Le tourisme. La saison 2013 est un succès massif. Le nombre de visiteurs étrangers a bondi de 16 à 17 millions. Cette embellie a été manifeste dès le printemps. Le chiffre d'affaires du secteur qui était en baisse de 20 % au second trimestre 2012, a au contraire cru de 5 % au second trimestre 2013. En déferlant sur les plages grecques, les touristes ont fait reculer la récession. Elle sera inférieure à 4 % cette année, c'est bien mieux que ce que les analystes, qu'ils soient de la Banque centrale grecque ou de la troïka avaient annoncé. Le tourisme qui pèse 20 % du produit intérieur brut de la Grèce a plus que jamais démontré son rôle moteur dans l'économie du pays.

 
Une embellie durable ?

C'est une question ouverte. La Grèce en concurrence permanente avec son pire ennemi, la Turquie, a récupéré cette année les clients effrayés par les turbulences de la rue stambouliote, mais aussi par les remous de la Tunisie. Une fois les tensions politiques retombées, il faudra trouver de nouveaux arguments pour convaincre cette clientèle de préférer la Grèce aux pays émergents qui restent meilleur marché. Le Portugal, un autre maillon faible de la zone euro, a lui aussi fait une bonne saison cette année. Pour pérenniser les recettes du tourisme, il a bien compris que le seul argument prix était impossible à tenir au sein de la zone euro et il mise donc depuis quelques années sur le vecteur du luxe avec le développement des golfes et du tourisme culturel.

Ces bons chiffres du tourisme vont au moins accélérer la fin de la récession pour la Grèce

Le bout du tunnel est en vue pour 2014. L'austérité n'est pas allégée pour autant. Le gouvernement serre un peu partout les boulons pour dégager un excédent budgétaire hors charge de la dette dès cette année. Réaliser cette prouesse lui donnerait un coup de pouce dans ces négociations avec le FMI et l'Union européenne. La troïka sera à Athènes à la fin du mois, c'est-à-dire après l'élection allemande. Les représentants des institutions prêteuses auront alors plus de libertés pour aborder une éventuelle rallonge budgétaire. Car un nouveau plan d'aide parait inévitable au second semestre 2014 selon les prévisions du FMI. La Grèce a peut-être tourné la page de la pire crise de son histoire comme l'affirme le premier ministre Antonin Samaras, mais le pays n'est pas au bout de ses peines. Avec la baisse des salaires et la hausse des impôts, le pouvoir d'achat des Grecs a fait un bond en arrière de 10 ans. Et la purge de l'État n'est toujours pas terminée.
 

 

 

 

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