Avec notre envoyée spéciale à Saint-Jacques-de-Compostelle, Véronique Gaymard
Devant la cathédrale de Saint-Jacques-de-Compostelle, Victoria installe son kiosque de souvenirs. « Je vends des petites cathédrales, des coquilles Saint-Jacques, des rosaires, des petits bracelets, des poupées de pèlerins, des petites sorcières. Mais on vend de moins en moins bien. On sent la crise. On la sent beaucoup. Il y a chaque fois plus de monde, mais on vend moins. »
Mais dès qu’on évoque l’accident du train dans le virage aux abords de la ville qui a causé la mort de 78 personnes, Victoria a les larmes aux yeux. « Moi je ne suis pas venue depuis mercredi. On n’est pas venus travailler. Je viens d’arriver, depuis l’accident, on est tous très tristes. Rien que d’en parler, c’est dur. Ce qui nous est arrivé, c’est horrible ! »
Envers le conducteur qui a été placé en garde à vue, la colère reste contenue, comme l’exprime Moncho, qui a perdu deux proches dans l’accident. « Les mesures, elles existaient déjà, la limite de vitesse était déjà indiquée, il faudra plus de mesures humaines, que chacun soit plus conséquent dans son travail. »
Sa femme Elisa préfère rester prudente. « Il va falloir attendre les boîtes noires et ne pas dire des choses sans savoir. Il faut être prudents, car celui qui conduisait le train, c’est aussi un être humain. »
Selon la police, le conducteur aurait produit l’accident par imprudence. L’enquête est toujours en cours. L'accident serait due à une combinaison de circonstances. Cet excès de vitesse donc, ainsi qu'une défaillance du système de freinage automatique. La police espagnole a récupéré les boîtes noires du train, elles doivent maintenant être remises à la justice.