Avec notre envoyée spéciale à Saint-Jacques-de-Compostelle, Véronique Gaymard
L’ambiance est morose ici, même si les pèlerins qui arrivent régulièrement par groupes au pied de la cathédrale ne cachent pas leur joie, car c’est l’aboutissement de leur longue marche. Ils confient que c’est une joie amère.
Tous les événements festifs ont été annulés. Une grande scène qui devait accueillir des artistes connus est en train d’être démontée. Autour de la place, la dizaine de petits vendeurs de souvenirs (porte-clés en forme de coquille Saint-Jacques, mini-cathédrales, chapelets ou poupées de pèlerins) ne cachent pas leur tristesse. Certains n’ont pas eu le cœur à venir travailler hier et leurs yeux se remplissent de larmes dès qu’on aborde l’accident.
A midi précis, les pèlerins ont observé une minute de silence sur le parvis et des messes se succèdent dans la cathédrale. Une cellule d’aide psychologique est installée depuis deux jours dans une salle municipale pour prendre en charge les familles endeuillées. Certaines ont pu récupérer les corps de leurs proches. La police a recensé 78 corps. La plupart des personnes décédées ont été identifiées. Une équipe de 20 médecins légistes est à pied d’œuvre alors que six victimes sont toujours en cours d’identification.
A Saint-Jacques-de-Compostelle, une phrase est sur toutes les lèvres : le 25 juillet, c’est traditionnellement le jour de la fête de Saint-Jacques, apôtre et patron de la ville. Et ce jour ne sera plus jamais comme avant.