Le train venait de Madrid et se dirigeait vers El Ferrol sur la côte atlantique. La catastrophe s’est produite à 20 h 42 à quatre kilomètres de la gare de Saint-Jacques-de-Compostelle, sur un tronçon de voie à grande vitesse, mais dans un virage serré situé à proximité d'une zone d’habitation où la vitesse est justement limitée à 80 km/h.
La presse espagnole évoque un train qui entre dans le virage à plus de 180 km/h, mais il faudra attendre la lecture de la boîte noire pour connaître la vitesse réelle au moment de l'accident. Une source proche de l'enquête a révélé à la presse, en fin de journée ce jeudi 25 juillet, que c'était bien la vitesse qui était à l'origine du drame. Plusieurs voitures sont sorties de la voie, s'empilant les unes sur les autres. Une des voitures a été projetée en l'air, jusque sur un terre-plein, ce qui donne une idée de la violence du choc.
L'un des conducteurs fait l'objet d'une enquête, a annoncé une porte-parole de la Cour suprême de Galice.
Au moins 80 morts et plus de 140 blessés
Alors qu'il y avait 222 personnes à bord du train, un bilan encore provisoire fait état de 80 tués et de 143 blessés. Un passager raconte avoir fait plusieurs tonneaux. Le bruit était celui d’une explosion selon les habitants aux alentours qui sont intervenus très vite pour porter secours aux blessés et aux survivants.
Quand les équipes de secours officielles sont arrivées, ils ont défilé toute la nuit pour donner leur sang. Des grues sont toujours en activité pour dégager les voitures.
Elan de solidarité
Les habitants aux alentours, alertés par le bruit qui ressemblaient à celui d'une forte explosion, se sont précipités pour aider les survivants et les blessés à s'extraire des voitures. Toute la nuit, les gens ont fait la queue pour donner leur sang. Ils ont aidé les secouristes professionnels et les pompiers, apportant notamment des couvertures et des draps pour recouvrir les corps des très nombreuses victimes.
« C'était une explosion très forte, comme un gros boum, raconte une femme. Tout le monde criait "le train, le train", et on a vu une grosse colonne de fumée. Quand elle s'est dispersée, on a vu un wagon sur le talus, il y avait des cadavres. On a tenté d'aider les blessés qui pouvaient sortir par leur propre moyen, on a essayé de casser le grillage avec nos mains pour qu'ils puissent s'échapper. »
Mariano Rajoy sur place
Le chef du gouvernement espagnol, Mariano Rajoy, qui est né à Saint-Jacques-de-Compostelle, s'est rendu sur place en fin de matinée. « Pour un natif de Saint-Jacques-de-Compostelle comme moi, croyez bien que c'est la Saint-Jacques la plus triste de ma vie, a déclaré, ému, le Premier ministre. Je veux exprimer mes condoléances aux familles et amis des victimes qui malheureusement sont trop nombreuses. Je veux dire à ces familles et ces amis qu'ils ne seront pas seuls et qu'ils pourront toujours compter sur la solidarité du peuple espagnol. » Le chef du gouvernement a également décrété un deuil national de trois jours.
Depuis Rio de Janeiro au Brésil, où il a donné le coup d'envoi des Journées mondiales de la jeunesse catholique, le pape François a, de son côté, invité à prier pour les victimes et leurs familles.