Reprise provisoire de la diffusion de la radiotélévision publique ERT en Grèce

Les écrans grecs vont retrouver des couleurs. Et les radios vont se remettre à diffuser. En Grèce, la justice annule la fermeture de la radio-télévision publique. « L'ERT doit émettre à nouveau. Jusqu'à la constitution d'un nouvel organisme audiovisuel public ». Cette décision du Conseil d'Etat a été applaudie par les milliers de personnes, rassemblées devant le siège des médias publics, au nord d'Athènes.

Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot

En Grèce, la diffusion des chaînes de télévisions et les stations de radio du groupe doit reprendre dans la journée, ce mardi 18 juin. Beaucoup d'incertitudes subsistent. Il s'agit en effet d'une réouverture provisoire. Le Conseil d'Etat ne rendra un avis définitif qu'en septembre prochain, et les 3 partenaires de la coalition ont bien rappelé, lundi 17 juin, la nécessité de réformer l'audiovisuel public. Il y aura donc des licenciements, il y aura des fermetures d'antenne et un vice-ministre va être nommé pour engager cette réforme. Après le coup dur suscité par cette fermeture autoritaire pendant une semaine, les salariés sont donc encore très inquiets.

Remaniement ministériel

Par ailleurs, le gouvernement grec devrait être remanié d'ici à la fin du mois de juin. C'est ce qu'ont obtenu les deux partenaires minoritaires de la coalition, les socialistes du Pasok et la gauche modérée du Dimar. C'est une manière pour eux de ne pas se faire complètement avaler par la droite de Nouvelle Démocratie, qui avait décidé, seule, de la fermeture de l'ERT. Deux scénarios sont donc possibles : soit les deux petits partis quittent la coalition pour ne plus cautionner les pratiques autoritaires du Premier ministre Samaras, et dans ce cas le gouvernement n'a plus de majorité au Parlement, soit ils restent, avec des portefeuilles modifiés et des garanties du Premier ministre.

L'heure, est, en tout cas aux manœuvres politiques, une nouvelle réunion des trois partenaires est prévue ce mardi. Chacun, à sa manière, va essayer de tirer au mieux son épingle du jeu pour ne pas se couper de son électorat et être prêt en cas d'élections anticipées. Une chose est sûre : cette crise révèle l'attelage bancal de ce gouvernement tripartite, précisément un an après sa formation.

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