Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Une visite très attendue : le président de l'UER, Jean-Paul Philippot, ainsi que la directrice générale, viennent ce vendredi apporter leur soutien aux salariés de ERT qui occupent le siège de la radiotélévision depuis mardi soir 11 juin et continuent de faire fonctionner l'antenne. L’UER est l’organisme qui regroupe les différentes télévisions publiques européennes et permet l'échange d'images et de programmes.
C'est donc un signal fort qui sera adressé aussi au gouvernement. D'autant que depuis jeudi soir, l'UER assure la retransmission par satellite de NET, la chaîne d'information de ERT, l'une des cinq chaînes du groupe: autrement dit, il a cassé le block out voulu par le gouvernement et l'on peut suivre les programmes dans le pays comme à l'étranger – une bonne nouvelle notamment pour les nombreux Grecs de la Diaspora.
Jusqu'à présent, on ne pouvait suivre la chaîne que sur internet et sur un canal analogique dont le parti communiste grec avait gardé le contrôle. Car les journalistes de la télévision ne se sont pas arrêtés une minute de travailler : depuis le studio central, ils continuent d'assurer les plateaux en direct, avec de très nombreux invités qui se succèdent tout au long de la journée pour débattre de cette nouvelle crise politique et de l'avenir de la radiotélévision publique. Ils font leur travail de manière tout à fait professionnelle, et même avec beaucoup plus de latitude qu'avant puisque le contrôle que l'Etat avait sur la télévision publique ne s'exerce plus.
Ils travaillent bien évidemment sans aucune garantie d'être payés ; pour des journalistes régulièrement accusés en Grèce d'être proches du pouvoir, c'est une petite révolution. Et derrière eux l'ensemble de la profession est solidaire: tous les autres médias privés continuent d'être en grève aujourd'hui.