Avec notre correspondante à Athènes, Amélie Poinssot
Certains sont venus de loin, de l'autre côté de la métropole. D'autres de plus près, à pied ou en vélo, en compagnie d'amis ou avec leur groupe de militants. Et beaucoup sont là avec leurs proches, comme Stamatis, jeune père de deux enfants. Il a planté une tente sur la pelouse au pied des bâtiments de l'ERT et compte passer la nuit ici.
« La lutte va être longue et continue. Nous sommes venus en famille », explique Stamatis. « De toute façon, c'est avant tout pour la famille que nous faisons ça. Pendant toutes ces années, nous avons sué pour nous en sortir. Alors ce que nous souhaitons au moins, c'est assurer à nos enfants - qui ne sont responsables de rien - de ne pas vivre une telle situation. Nous voulons qu'ils aient un avenir dans leur pays. »
Samaras campe sur ses positions
Stamatis est visiblement très ému. « Ce qui est nouveau avec cette histoire de l'ERT, s'indigne-t-il, c'est que ça s'est passé très très vite, sans même que le gouvernement tripartite ne se soit mis d'accord - du moins c'est ce qu'ils veulent faire croire - mais bon, nous ne sommes pas bêtes, nous savons que cela fait longtemps qu'ils en discutent. »
Si pour l'heure, le Premier ministre Samaras campe sur ses positions, les manifestants n'entendent pas baisser les bras. Dans les autres grandes villes du pays, les locaux de l'ERT sont également occupés. Le blocage est total, le dialogue complètement rompu.
Le nom de la future entité détourné sur internet
Un ou des supporters de l’ERT ont acheté le nom de domaine portant le nom de la future entité de l’audiovisuel public, non encore attribué : Nerit.gr. Une page a été crée, sur laquelle sont diffusées en boucle les dernières images programmées sur l’antenne de la télévision de l'ERT avant sa fermeture, ce mardi 12 juin à minuit. On y voit également le visage d'un personnage hilare.