Pour justifier cette décision très contestée, le gouvernement grec a évoqué une mauvaise gestion. Il a assuré que l’ERT, l’audiovisuel public grec, était « un cas typique d’un incroyable gâchis » et rouvrirait sous une autre forme, avec un nombre réduit de salariés. Ils sont actuellement plus de 2 600 au sein de l’ERT.
La mesure a suscité la colère du président du principal syndicat de salariés. « Le gouvernement a de façon illégale et abusive coupé le signal des antennes de télécommunications grecques alors qu'il n'en a pas le droit constitutionnel. Nous avons un gouvernement qui rappelle plus la Roumanie de Ceausescu qu'un gouvernement issu du vote du peuple », a déclaré Panayotis Kalfayanis.
La Troïka à Athènes
Une annonce qui a également provoqué une rupture au sein de l'alliance au pouvoir, dirigée par le Premier ministre conservateur Antonis Samaras. Deux des trois partis de la coalition gouvernementale ont annoncé qu'ils ne voteront pas le décret, lorsqu'il sera présenté au Parlement pour validation.
Une mesure radicale, pour répondre aux exigences des créanciers de la Grèce, alors que des représentants de la Troïka, de la Banque centrale européenne, du Fonds monétaire international et de l'Union européenne, sont actuellement à Athènes pour auditer les comptes publics du pays. Le gouvernement est, en effet, dans l'obligation de supprimer 2 000 emplois de fonctionnaires avant la fin du mois de juin.
L’échec de la vente du gaz
L’ERT appartient aux multiples organismes d'Etat qui devaient être restructurés ou fusionnés, selon le protocole signé entre la Grèce et ses bailleurs de fonds. Cette fermeture de la radio et télévision publique survient alors que le programme de privatisation du pays est dans l'impasse, faute de repreneur.
Dernière affaire en date : l’échec de la vente du gaz. Le russe Gazprom a finalement retiré son offre pour acquérir Depa, la compagnie nationale grecque de distribution du gaz.
La seule privatisation importante effectuée jusqu’ici par Athènes est la vente, début mai, de 33 % du lucratif organisme de paris sportifs Opap au consortium gréco-tchèque Emma Delta, pour 652 millions d’euros. On le voit, l'objectif des 2,6 milliards d'euros, escomptés pour 2013, au titre de la privatisation, semble aujourd'hui hors d'atteinte.