Grèce: Samaras essaie de désamorcer la crise politique qu'il a ouverte en fermant l’ERT

Après quatre jours de grève et de manifestations en Grèce, suite à la fermeture brutale de l’ensemble du groupe audiovisuel public ERT, le Premier ministre a proposé ce vendredi 14 juin l’embauche d’une petite équipe pour rouvrir un programme d’informations. Une commission spéciale va être mise en place avec l’aval des partis politiques, a affirmé Antonis Samaras. Une réunion est prévue lundi 17 juin entre les trois formations de la coalition au pouvoir, dont l’unité a volé en éclat.

Soucieux d’apaiser les tensions, le Premier ministre fait un geste : il propose la réouverture, très partielle et temporaire, de la diffusion du groupe ERT, en espérant que ses partenaires gouvernementaux adopteront une position responsable. Mais les socialistes du Pasok ont d’ores et déjà fait savoir que cette initiative ne répondait pas à leurs attentes.

Crise politique

C’est la crise politique la plus grave au sein du pouvoir depuis la formation de la coalition gouvernementale il y a un an. Antonis Samaras a même qualifié ses coéquipiers d'« hypocrites » dans cette affaire. La crise risque de conduire le pays vers de nouvelles élections. Le Pasok et la gauche modérée de Dimar, les deux partenaires de Nouvelle démocratie, réclament l’annulation du décret législatif qui a permis l’extinction sans préavis de toutes les chaînes publiques.

La fermeture du groupe ERT laisse quelques 2 700 personnes sans travail. Qualifiée de « coup d'Etat » par la gauche radicale de Syriza, elle a provoqué la stupeur bien au-delà des frontières. Et pour le chef de file des socialistes, l'ERT est devenu le catalyseur des questions liées à la démocratie et à l'impartialité de l'Etat en Grèce.

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