Turquie: Erdogan a reçu des représentants des manifestants du parc Gezi

Le Premier ministre turc a reçu jeudi soir 13 juin des représentants des manifestants du parc Gezi à Istanbul. Recep Tayyip Erdogan a confirmé sa proposition d’organiser une consultation de la population sur ce terrain, le principal espace vert du centre de la ville, où campent les contestataires. Ces discussions étaient devenues indispensables.

Le Premier ministre, avant que la situation ne s’enlise encore plus, n’avait pas le choix. Recep Tayyip Erdogan avait jusqu’à présent affiché sa fermeté à l’égard du mouvement de contestation, qui dure maintenant depuis deux semaines.

Jeudi soir donc, il a rencontré une délégation composée d’acteurs, d’artistes, et de deux membres de la Plateforme Taksim. Recep Tayyip Erdogan a promis de se soumettre à la décision que doit rendre un tribunal saisi d’un recours concernant le plan d’aménagement du parc Gezi.

La veille déjà, le Premier ministre avait convié des artistes pour tenter de trouver une solution. Une réunion à l’issue de laquelle il avait annoncé la tenue, prochainement, d’un référendum sur le projet de transformation du parc Gezi qui jouxte la fameuse place Taksim. Ce référendum se tiendra bien, mais après la décision du tribunal. Les manifestants disent attendre la décision du tribunal qui doit statuer sur ce projet avant de se retirer.

L’engagement du Premier ministre à consulter par référendum la population locale pour décider de l’avenir du parc et de respecter la suspension des travaux ordonnée par la justice sont des avancées « positives », ont déclaré les membres de la Plateforme Taksim. Par contre, on ne sait toujours pas ce qu’il en est des autres revendications, comme par exemple la libération de toutes les personnes qui ont été arrêtées lors des nombreuses interventions de la police ou encore la modification des lois sur les manifestations publiques.

Vers la fin de 18 jours de contestation ?

Dix-huit longues journées d’une contestation populaire sans précédent, étendue à toute la Turquie, devraient ainsi prendre fin d’ici au week-end, peut-être autour d’un pique-nique - dans le parc Gezi bien sûr - réunissant les protestataires de Taksim et le gouverneur d’Istanbul, ce qui constituerait là aussi une première et une conclusion heureuse après ces vives tensions.

Il restera de cette contestation que le gouvernement, et surtout le Premier ministre, doivent changer leur méthode de gestion des affaires publiques s’ils veulent rester aux affaires après les multiples scrutins qui s’annoncent à partir du printemps prochain. Car une large partie de la population turque leur a adressé un message très clair qui tient en un mot : « assez !»

 

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