Turquie: la cohésion du mouvement de contestation semble s’effriter

Ce vendredi 14 juin, dix-septième jour de constestation en Turquie, une issue semblait se dessiner, après réunion, jeudi soir, entre le Premier ministre turc avec des artistes, des représentants de la société civile et des membres de la plateforme de Taksim. Mais dans l’après-midi, la suite du mouvement semblait incertaine. La réunion a permis de trouver un accord, mais uniquement sur l'une des quatre principales revendications. Ce qui provoque un certain mécontentement de la part des personnes qui occupent le parc Gezi depuis maintenant plus de deux semaines.

Avec notre envoyé spécial à Istanbul,

Après la réunion à Ankara des représentants de la plateforme Taksim avec Recep Tayyip Erdogan, deux des huit participants sont rentrés à Istanbul afin d’expliquer le contenu des conversations.

Lors d’une allocution publique, en plein milieu du Parc Gezi, Tayfun Kahraman, l’un des deux représentants qui était à Ankara, a présenté ce qui est pour l’instant la seule réussite de ce mouvement : « Nous avons transmis une par une les revendications récoltées ses dix-sept derniers jours. Gezi Parc restera Gezi Park ! Et justement, à propos de cette demande, le Premier ministre nous a annoncé attendre la réponse de la justice. Une réponse, nous-a-t-il dit, qu’il respectera. Et si cette décision n’est pas en notre faveur, il convoquera un référendum », a expliqué Tayfun Kahraman.

Discorde parmi les occupants du Parc Gezi

Concernant les trois autres revendications, une seule a été entendue : l’ouverture d’une enquête sur les violences policières. Par contre, aucune réponse n’a été donnée concernant la libération des personnes arrêtées, pas plus concernant une révision de la législation sur les manifestations publiques. Ce qui a provoqué un certain mécontentement parmi les manifestants rassemblés dans le Parc Gezi.

« J’espérais que vous seriez plus clairs », a ainsi lancé un manifestant à Tayfun Kahraman et aux autres porte-paroles. « Les amis, nous a pas pu récupérer ce qu’on voulait. Dorénavant le gouvernement cherche à nous égarer. Vous auriez dû être plus clairs sur ce qu’il s’est réellement passé durant cette réunion. »

Une certaine division au sein du mouvement semble désormais faire surface. Une décision sera prise, samedi 15 juin dans la matinée, concernant la suite ou non de l’occupation du Parc Gezi. Mais ce qui semble clair, c’est que la solidarité de ce mouvement est en train de se disloquer.

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