Affaire Timochenko: la CEDH condamne l'Ukraine

En Ukraine, les premières réactions tombent après la décision rendue ce mardi matin par la Cour européenne des droits de l'homme concernant  Ioulia Timochenko, actuellement emprisonnée pour abus de pouvoir. L'ancienne égérie de la révolution orange avait porté plainte pour détention arbitraire et privation de soins médicaux appropriés. La CEDH lui a donné raison, en partie. Les juges de Strasbourg ont condamné l'Ukraine pour quatre violations des droits fondamentaux de Ioulia Timochenko.

Avec notre correspondant à Kiev, Sébastien Gobert

« La cour a montré que ma mère est une prisonnière politique, et nous croyons que cette décision est un premier pas vers sa libération ».

Pour Yevguenia Timochenko, la fille de Ioulia Timochenko, la suite à donner à l'arrêt de la Cour européenne des droits de l'homme ne fait pas de doute. Elle est soutenue par les leaders de l'opposition et de nombreux représentants politiques occidentaux, qui dénoncent une utilisation sélective de la justice ukrainienne depuis près de deux ans.

Les autorités ukrainiennes n'ont pas encore réagi à l'annonce de l'arrêt. Il faut noter que la Cour n'a pas donné raison à Ioulia Timochenko sur les allégations de mauvais traitement pendant sa détention, ce qui est aussi un démenti pour elle qui s'est plainte à de nombreuses reprises de pressions et violences.

Malgré l'arrêt, il y a peu de chances que Ioulia Timochenko soit libérée sous peu. Le gouvernement du président Viktor Ianoukovitch n'a visiblement pas l'intention de la faire sortir de prison. Il y a quelques jours, la grâce présidentielle lui a été refusée.

On attend donc la réaction des Européens qui demandent un geste de Kiev contre ce qu'ils appellent la justice sélective. Bien plus qu'une décision juridique, c'est bien une pression politique qui pourrait changer la donne.

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